Après une accalmie qui n'aura duré que la journée de mardi, les bombardements du massif forestier d'Amejoudh, situé entre les deux localités de Maâtkas et Béni Zmenzer, ont repris encore, hier matin, et d'une manière aussi intense que lundi dernier. Ce sont encore une fois les hélicoptères de combat des forces aériennes de l'ANP qui ont été mobilisées pour les besoins de l'opération, alors qu'au sol, les troupes ont considérablement avancé dans ce maquis, connu pour être des plus inaccessibles en Kabylie. Selon des sources proches de l'opération, l'accalmie observée mardi dernier n'avait rien de fortuit et est loin d'être assimilée à une suspension de l'opération. C'était, explique-t-on, pour permettre aux démineurs de détruire ou tout au moins de repérer les mines antipersonnel enfouies sous terre en grand nombre dans ce massif occupé depuis longtemps par les acolytes d'Abou El-Mossaâb Abdelouadoud. Il est à souligner qu'au moment où les unités avancent lentement, mais sûrement vers le cœur de ce massif, d'autres troupes sont mobilisées pour assurer un bouclage sans faille de cette zone d'où, d'ailleurs, le groupe terroriste encerclé, depuis maintenant sept jours, n'arrive pas à prendre la fuite en dépit de ses multiples tentatives. Selon des citoyens des régions de Béni Zmenzer, Maâtkas et Tirmitine, les troupes militaires sont présentes en permanence sur les CW02, 147 et 228 menant vers ces trois localités. Les mouvements du groupe armé à l'intérieur de cette dense forêt sont constamment surveillés avec des caméras numériques et des moyens de vision nocturne, nous expliquera notre source. Ce qui laisse, donc, facilement croire que l'anéantissement de ce groupe est quasiment certain. Sauf miracle comme cela s'est curieusement produit à maintes reprises et dont le dernier cas n'est autre que celui de Yakourène où l'intention d'en finir avec le groupe encerclé a été même confirmée par Zerhouni dans une récente intervention, alors qu'à la fin de l'opération, des sources crédibles nous ont fait part de la fuite de certains éléments du groupe. Il est, toutefois, utile de souligner qu'au rythme où vont les choses à Amejoudh, et surtout vu le relief très accidenté de ce massif qui est de surcroît très vaste, l'opération risque de s'étaler encore dans le temps. La population locale, qui assistait ces derniers mois avec inquiétude et peur à une recrudescence du terrorisme dans la région, attend beaucoup de cette opération. SAMIR LESLOUS