Le gouvernement irakien dans l'impasse, boycotté par les sunnites, n'a pas trouvé mieux que de convoquer un nouveau cycle de procès contre le régime de Saddam. Une diversion qui satisfait Washington. Le controversé Haut tribunal pénal irakien reprend du service avec en vedette Ali Hassan El-Majid, dit Ali le Chimique, cousin et proche collaborateur de l'ancien dictateur, déjà condamné le 24 juin à la peine capitale pour le massacre en 1988 de 182 000 Kurdes. Dans la nouvelle série, les accusés vont répondre de crimes présumés commis lors d'une vague de répression d'une insurrection chiite en 1991. Jusqu'à 100 000 chiites, encouragés par les forces de la coalition conduites par le père Bush qui occupait à l'époque la Maison-Blanche — qui avaient mis en échec Saddam dans son invasion du Koweït — auraient été massacrés près des villes saintes chiites de Nadjaf et de Karbala dans le sud du pays, pour s'être rebellés contre l'ancien régime sunnite. Saddam, chassé du pouvoir en 2003 par la force de coalition dirigée par le fils Bush, a été exécuté le 30 décembre dernier pour crimes contre l'humanité. Ali le Chimique va donc occuper la scène en tant que bourreau des chiites, superviseur de l'occupation du Koweït où il avait été nommé gouverneur. En août 2003, le bras droit de Saddam était capturé puis jeté dans une geôle à Bagdad, contrôlée par les Américains. D. B.