Procès n «Pourquoi dois-je donner ma signature à des experts liés au ministère de l'Intérieur qui sont mes ennemis», a déclaré l?ancien président. Il a aussi refusé de donner sa signature pour authentification à la reprise, ce mercredi matin, de son procès devant le Haut tribunal pénal irakien pour le massacre de 148 chiites. Il s'est lancé dans des discours politiques, critiquant les services du ministère de l'Intérieur et mettant en doute l'indépendance de la justice. «Pour authentifier ma signature, il faut avoir recours à une partie neutre, une partie internationale», a indiqué le président déchu, ce qu'a refusé le juge kurde. Certains des sept coaccusés de Saddam Hussein ont refusé, eux aussi, de donner leurs signatures pour authentification, selon le juge. Saddam a accusé le ministère de l'Intérieur d'être «la partie qui tue et torture des milliers de personnes dans la rue». Le président déchu est entré seul dans la salle d'audience où il doit poursuivre sa déposition et répondre aux questions du procureur général. Le procès progresse et a atteint un stade avancé a déclaré, hier, mardi, le chef des juges d'instruction. Le Haut tribunal pénal a annoncé que Saddam Hussein, son cousin Ali Hassan al-Majid, dit «Ali le chimique», et cinq autres anciens responsables devraient répondre de «l'une des vagues de répressions contre les Kurdes les plus sanglantes de son régime, l'opération Anfal». Selon diverses estimations, plus de 100 000 personnes ont été tuées et plus de 3 000 villages détruits pendant cette campagne qui a provoqué également un déplacement massif de la population kurde. «L'instruction a été bouclée dans l'affaire Anfal et les sept personnes accusées de génocide et de crimes contre l'humanité ont été déférées au tribunal», a déclaré le chef des juges d?instruction. L'une des chambres du Haut tribunal pénal qui instruira l'affaire Anfal est déjà constituée et elle se composera de cinq juges, a-t-il encore dit, ajoutant que la date du nouveau procès serait fixée dès que la cour et les juges d'instruction auront examiné tous les détails du dossier. «Il s'agit de l'un des grands crimes commis par l'ancien régime irakien», a-t-il aussi affirmé, expliquant que des milliers de témoins et de plaignants, ainsi que des milliers de documents impliquant l'ancien régime et d'autres preuves, dont les fosses communes, ont servi de base à l'instruction du dossier. Le président irakien Jaâlal Talabani a, pour sa part, déclaré que Saddam Hussein serait jugé pour tous ses crimes, avant l'exécution des jugements qui seront prononcés contre lui.