RESUME : Amel se sous-estime. Que peut trouver Ramzi chez une fille quelconque comme elle ? Hayet la rassure, l'amour a toujorus ses raisons. Hayet la regarde de travers : - Tu exagères Amel. D'abord tu n'es pas moche du tout, ensuite, on dit que l'amour est aveugle… Peut-être que ce Ramzi te trouve à son goût… Les hommes ont des goûts un peu bizarres parfois… Rappelle-toi de la rouquine qui était avec nous à la fac, elle n'avait rien d'attirant et pourtant elle plaisait énormément aux garçons… - C'est pour me rassurer que tu me racontes tout ça, Hayet ? C'est gentil de ta part de vouloir me remonter le moral… - J'aimerais plutôt que tu vois les choses en face Amel. C'est peut-être la chance de ta vie ce jeune homme... - Oh… il ne faut surtout pas que je me berce d'illusions… - Alors laisse le temps faire les choses… Qui vivra verra… - Oui… Bon assez parler de moi… Parlons un peu de toi maintenant Hayet. Tu me disais tout à l'heure au téléphone que tu avais rencontré quelqu'un de bien…. Hayet sourit : - Oui… Mais pour moi ce n'est pas un commandant de bord qui se présente. C'est juste un homme assez beau certes, mais tout juste cadre… - Qui est cet heureux élu ? - Une ancienne relation… C'est un type que j'avais déjà rencontré lors d'une réunion et que j'avais perdu de vue par la suite. Ces derniers temps, il revient souvent me voir au bureau sous prétexte qu'il a besoin de mes services… lorsque j'ai compris le jeu, il a confirmé ses propositions. Il veut m'épouser tout de suite, mais je préfère temporiser. Je ne le connais pas encore assez pour me lier à lui… - Tu peux toujours te fiancer, puisqu'il a des intentions sérieuses… - Oui…Mais pas tout de suite… Je tiens encore à garder ma liberté pour le moment... - Hum… nous sommes tellement compliquées nous les femmes… Moi je rencontre un homme et j'ai peur de la suite d'une relation qui s'annonce tumultueuse et toi tu as un homme prêt à t'épouser et tu le fais languir… Hayet s'étire et s'allonge sur le divan… - Oui… la vie est ainsi faite… Nous ne pouvons rien changer aux données de la nature… Nous sommes des êtres faibles. Voilà tout… - Tu…tu ressens des sentiments envers cet homme Hayet ? - Oui… un peu… mais je suis loin d'être folle de lui… Ce n'est pas encore ce qu'on pourrait appeler le grand “A”. Amel se lève : - Allons dîner Hayet… ma mère va se demander ce que nous sommes en train de nous raconter… - Aussi intelligente qu'elle est, elle a dû le deviner depuis longtemps... - En tout cas, ne sois pas trop bavarde Hayet, je ne veux rien lui souffler de ma relation avec Ramzi, elle sera la première déçue si les choses tournent au vinaigre entre nous… - Promis ma chérie… Je ne dirai rien jusqu'à nouvel ordre… Au fait quand dois-tu le revoir ? - En principe, il m'appellera dès son retour sur Alger demain… - Alors je te suggère de passer tout d'abord chez ta coiffeuse et de te maquiller un peu avant de te rendre à ton rendez-vous. - Je parais aussi moche que ça ? - Mais non… Mais non… Je veux juste te donner une idée sur une bonne façon d'aller vers un homme, surtout un homme de sa trempe qui doit aimer les femmes élégantes… - On dit que quand on doit plaire à quelqu'un, on lui plaît même quand on est la plus laide des créatures sur Terre. - Oui, je suis d'accord, mais cela ne coûte rien de mettre en valeur sa propre beauté… - Comment tu me trouves Hayet... pas trop grosse, non ? - Pas du tout, tu as juste ce qu'il faut… Elle ébauche un sourire taquin, ne t'a-t-il pas certifié que les hommes préfèrent les grosses ? - Pas les grosses, les grassouillettes. - C'est tout comme… Et puis tu es tellement mignonne avec tes fossettes et ton petit nez… - Mes fossettes et mon petit nez . C'est tout ce que tu me trouves de beau alors… - Non, tu as de très beaux cheveux, de beaux yeux, une bouche bien tracée… et... - Arrête donc… dit Amel en éclatant de rire… On dirait que tu es prête à faire mes éloges à Ramzi… - Pourquoi pas…Tiens le toi pour dis, si je le rencontre, je ne vais pas du tout prendre des gants pour parler de toi… Tu as des qualités morales que beaucoup de femmes n'ont pas de nos jours… - Allons dîner Hayet… nous sommes devenues toutes les deux de véritables moulins à paroles… Y. H. (À suivre)