Dès le 1er septembre prochain, le gouvernement algérien est appelé à démanteler le reste des lignes tarifaires relatives aux produits industriels, conformément aux dispositions de l'article 9 de l'accord d'association conclu avec l'Union européenne. Outre les marchandises relevant de l'annexe 2 qui ont été immédiatement exonérées en septembre 2005, l'accord prévoit, en effet, que les droits de douane et les taxes d'effet équivalent sur les autres produits industriels seront éliminés progressivement deux années après l'entrée en vigueur et selon les schémas portés par l'article 9. Ces produits peuvent être répartis en deux listes. La première porte sur 1 095 sous-positions pour lesquelles les réductions seront étalées sur cinq années avec une première baisse s'élevant à 20% (taux droits de douane de base ramené à 80%) dès septembre 2007. Cette liste est constituée en grande partie de produits d'équipement industriel faiblement taxés, auxquels sont appliqués actuellement les taux de droits de douane de 5% ou de 15, ainsi qu'une faible proportion de produits auxquels est appliqué le taux de droits de douane de 30%. La seconde liste comporte le reste des produits industriels du tarif, à l'exception de ceux figurant dans l'annexe 1, considérés par l'article 7 comme des produits agricoles et qui ne seront pas concernés par le démantèlement. Cette deuxième liste contenant 1 588 sous positions sera démantelée sur 10 années avec une première réduction de 10% (taux de base ramené à 90%) à la même date. Cette liste de produits concerne tous les autres produits finis taxés à 30%. Les choses sérieuses commenceront alors pour les entreprises algériennes. Pour l'heure, il est difficile de faire le bilan de deux années de mise en œuvre de l'accord d'association, même si certains enseignements peuvent être relevés. En l'absence d'une étude d'impact, il est très difficile de tirer des conclusions. En effet, malgré l'avantage accordé aux produits européens il n'y a pas eu de rush sur ces derniers. Mais le véritable démantèlement, pour les produits industriels finis et semi-finis, n'intervient qu'au bout de la deuxième année de l'entrée en vigueur de l'accord, c'est-à-dire le 1er septembre prochain. Sur ce plan, l'ouverture de l'économie algérienne se prépare mal. L'entreprise algérienne n'arrive pas à conquérir le moindre marché extérieur mais, plus encore, elle perd chaque jour un peu plus ses parts du marché intérieur. Celles qui sont capables de conquérir des parts de marché à l'international se comptent sur les doigts d'une seule main. Le niveau des exportations hors hydrocarbures illustre parfaitement le manque de compétitivité de l'économie algérienne. L'Algérie ne tire pas profit, du moins pour l'instant, de l'accord d'association. Au moment où le Maroc exporte pour 12,7 milliards d'euros, la Tunisie 11,5 milliards d'euros, les exportions hors hydrocarbures algériennes ne dépassent pas 1 milliard d'euros. Du coup et en raison du schéma de démantèlement retenu (baisse progressive de la protection tarifaire des biens de consommation durable), les entreprises nationales doivent exploiter les premières années de l'accord pour se préparer à faire face à la concurrence sur le marché intérieur des produits industriels européens. À l'évidence, notre pays ne dispose pas, aujourd'hui, d'une stratégie de construction de la nouvelle économie, plus compétitive et plus diversifiée. Un programme de rattrapage dans l'équipement du pays, aussi utile et nécessaire soit-il, ne saurait remplacer de véritables politiques structurelles. La complexité de la mise en œuvre de cet accord international majeur n'interroge pas que les performances des entreprises. Il concerne également, et au premier chef, celles de l'administration économique et commerciale. Synthèse R. E.