“Si le président apparaît à la télévision nationale, on dira de lui qu'il accapare ce média, s'il n'apparaît pas, on dira de lui qu'il est malade !”, a déclaré, hier, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, au cours d'une conférence de presse animée à Djenane El-Mithak, en réponse à une question à propos des rumeurs ayant circulé sur l'état de santé du président Bouteflika. “Vous allez aujourd'hui voir le président”, a-t-il assuré. Se voulant plus précis, le chef du gouvernement a indiqué : “le président de la république n'est pas en congé, ni en vacances, ni en convalescence. Le président de la république est chez lui, il travaille et suit les affaires du pays.” “Soyez tranquilles sur ce point-là !” a-t-il souligné. Le chef du gouvernement attribue les inquiétudes par rapport à la santé du chef de l'Etat, tout autant par rapport à d'autres questions d'intérêt national et aux rumeurs “basées, dit-il, le plus souvent sur de fausses informations”. Sur la question d'un éventuel remaniement du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem a été catégorique. “ce n'est pas à l'ordre du jour”, a-t-il affirmé. Interrogé à ce propos sur sa saisine au président de la république lui demandant d'opérer un changement à la tête de certains ministères, l'intervenant expliquera que le chef de l'Etat “a opéré un changement suite à cette saisine où il a changé ce qu'il a estimé devoir changer”. Questionné sur la possibilité de démission des membres du gouvernement en raison de la flambée de certains produits de large consommation (pomme de terre, lait, sucre, blé), l'intervenant a répondu par une interrogation : “Démissionner pourquoi ?” Avant de noter que “s'il y a augmentation du prix de la pomme de terre, ce n'est pas la faute au ministre de l'agriculture et s'il y a augmentation du prix du lait, ce n'est pas la faute au ministre du commerce !” “où se trouve la faille gouvernementale ?” “De toutes les façons, c'est le président de la république qui détient l'ensemble des prérogatives pour apporter un quelconque changement à l'équipe gouvernementale”, explique-t-il encore. C'est d'ailleurs le cas s'agissant de la révision de la constitution : “ce n'est pas le chef du gouvernement qui prend ce genre de décision, c'est une prérogative qui relève du président de la république.” Evoquant la situation sécuritaire, le chef du gouvernement s'est voulu concret en s'appuyant sur des chiffres : “il y a eu mise hors d'état de nuire de 36 terroristes avec l'arrestation de 19 terroristes, alors que 15 d'entre eux ont été tués. Tout comme il y a eu restitution de 15 armes, destruction de 22 casemates et désamorçage de 36 bombes.” Au plan de la lutte antiterroriste, Belkhadem a indiqué que “l'Algérie coordonne avec l'ensemble des pays concernés contre ce fléau”. Ceci étant, Belkhadem exclura “tout déploiement des stratégies étrangères en Algérie”. Tout comme il démentira l'existence de “toute base ou présence militaire étrangère en Algérie”. Au niveau national, “c'est nous-mêmes, seuls, qui menons la lutte antiterroriste”, tient-il à spécifier. À la question de savoir si le gouvernement envisage d'autres mesures en rapport avec la réconciliation nationale telle que revendiquée par certaines parties, Belkhadem affirmera : “je ne suis pas responsable de cela, et il n'y a rien de cela !” Abordant les prochaines élections locales, le patron du gouvernement démentira les informations relatives au report de ce rendez-vous électoral : “il se tiendra dans les délais prévus par la loi.” Le code communal et de wilaya sera, quant à lui, abordé lors de la prochaine session du parlement, une fois que le gouvernement décidera de sa programmation dans son ordre du jour. Sollicité sur la démarche du ministre de l'intérieur et des collectivités locales, Yazid Zerhouni, inhérente aux questionnaires adressés aux quatre millions d'abstentionnistes, l'intervenant s'est dit étonné des réactions qu'a suscitées une telle démarche.“C'est comme si c'était la fin du monde que le ministre de l'Intérieur veuille avoir des données sur l'abstention”, fait-il remarquer d'entrée avant de préciser : “Il ne s'agit que d'une statistique pour avoir des informations de manière publique et pas du tout d'une atteinte à la vie privée des gens.” Questionné à propos des maladies apparues à Djelfa et Sidi Bel-Abbès, le Chef du gouvernement a marqué une pause avant de répondre : “À Sidi Bel-Abbès, l'affection n'a pas été diagnostiquée et puis pour Djelfa, nous assistons à des maladies que connaissent même les pays développés.” Evoquant la prochaine rentrée sociale, le Chef du gouvernement a estimé qu'elle “ne sera pas chaude, c'est juste une rumeur”. Il annoncera dans ce cadre une bipartite pour la première semaine de septembre qui abordera la grille des salaires des travailleurs de la Fonction publique. Faisant à ce propos une mise au point, l'intervenant dira que “lors de cette bipartite, il sera question de finaliser la grille des salaires qui est fin prête avant de la soumettre en Conseil de gouvernement, puis en Conseil des ministres, tout en sachant que je n'ai pas dit que cette grille sera finalisée en juillet 2008, mais plutôt les statuts particuliers car ils demandent plus de concertation”. N. M.