Le président du Conseil de la nation (Sénat), Abdelkader Bensalah, a exprimé hier à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne du Parlement toute sa colère vis-à-vis des rumeurs ayant circulé cet été au sujet de la santé du président de la République. “Cet été a connu des turbulences, mais plutôt une ambiance grave et malsaine qu'il est important d'analyser et de lire”, a noté le deuxième homme de l'Etat en abordant cette question. Exprimant son étonnement en joignant le geste à la parole, Bensalah relèvera qu'“il est vrai que l'été est propice aux rencontres, aux discussions et aux commentaires libres”, mais, relève-t-il, “ce qui a caractérisé l'été de cette année, c'est le contenu et le degré de la propagation de la rumeur”. Liant cette “rumeur” à la flambée des produits de large consommation, l'intervenant expliquera qu'“il est vrai que l'augmentation des prix de certains produits de première nécessité a été une des raisons… Il est vrai aussi que des mesures devant être prises à ce propos ont connu un retard pour des raisons objectives”. Toutefois, selon lui, cette hausse des prix n'explique pas pour autant “les rumeurs” en question : “L'exagération dans les commentaires et l'utilisation de l'imagination pour propager la rumeur et la grossir de nature à pousser la personne à s'interroger sur les instigateurs de ces rumeurs”, commente-t-il. “Qu'un tel ou tel responsable soit critiqué sur les insuffisances de la gestion de son secteur est quelque chose de tolérable et d'acceptable si l'argument existe et permet la critique, que la critique concerne également une politique donnée, cela est également une situation normale dans l'exercice démocratique, mais que l'exagération atteigne dans la description de la réalité un tel niveau, cela devient à tout point de vue incompréhensible et pose la question de savoir quels sont les objectifs que ses auteurs visent”. Cela étant, de l'avis du deuxième personnage de l'Etat, il y a une lecture à faire de “ces rumeurs”. “La lecture sereine à ces commentaires et rumeurs de cette période estivale nous conduit à une seule conclusion : porter atteinte à la stabilité du pays et semer la pagaille dans les rangs du peuple”, dit-il avant de noter que “c'est à ce niveau que se situe la dangerosité de la chose”. L'intervention de Bensalah succède à celle du Chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem à ce sujet à l'occasion de la conférence de presse qu'il a animée mardi dernier à Djenane El-Mithaq. Belkhadem s'était montré très étonné par rapport aux interrogations à propos de la santé du chef de l'Etat. “Quand le Président apparaît, vous dites qu'il accapare la télévision nationale, quand il n'apparaît pas, vous dites qu'il est malade. Le Président va bien, il n'est ni en congé ni en convalescence, il suit les affaires du pays et travaille chez lui”, a affirmé Belkhadem à la presse. N. M.