L'information a été livrée implicitement par un chef de parti d'opposition au Niger, Issoufou Bachar, arrêté le 28 août pour propagation de fausses nouvelles à Niamey et relâché après deux jours en garde à vue. Issoufou avait proposé sur une radio privée du Niger de nouvelles solutions à la résolution de la rébellion touareg dont la reprise dans le nord de son pays a conduit les autorités à proclamer l'état d'urgence. Issoufou, qui dirige l'Alliance pour la démocratie et le progrès, une formation de l'opposition, a établi un lien entre la rébellion et le différend frontalier avec la Libye. L'ancien ambassadeur du Niger en Libye a évoqué, durant un débat radiophonique, la problématique des frontières héritées de la colonisation, estimant que les frontières des anciennes colonies françaises n'étaient pas bien définies. Il a également rappelé une rumeur des années 1970, au lendemain du coup d'Etat de la junte militaire du général Seïni Kountché (1974-1987), selon laquelle une portion de la partie nord du Niger aurait été vendue à la Libye ! Or, l'actuel président nigérien, Mamadou Tandja, ex-colonel de l'armée, fut un des membres de la junte militaire. L'affaire est loin d'être close puisque début août, le président Tandja avait annoncé son intention de saisir la Cour internationale de justice de La Haye, pour trancher un différend frontalier ancien avec la Libye, si le dirigeant libyen ne souhaitait pas un règlement à l'amiable. Des milliers de personnes ont manifesté le 21 juillet à Niamey pour protester contre les attaques des rebelles touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice et leurs “alliés étrangers”, dont la Libye, nommément citée par la foule. D. B.