La richesse du pays en pétrole et en histoire le place, d'après lui, dans le collimateur US. Le président du Front démocratique (FD) — parti non encore agréé par les autorités — a fait une déclaration extrêmement alarmiste par rapport aux prochaines cibles des Etats-Unis d'Amérique. Interrogé lors du forum hebdomadaire du journal El Youm sur l'inquiétude nourrie par certains secteurs de l'opinion de voir l'Algérie dans le collimateur US, Sid Ahmed Ghozali a étonné son auditoire par cette quasi-certitude : “Ma conviction profonde est que nous sommes visés.” La preuve ? L'ex-Chef du gouvernement estime que le fait que l'Algérie soit un pays producteur de pétrole, mais aussi un pays à l'histoire millénaire, le met automatiquement dans l'œil du cyclone américain. S.A.G. se réfère à la guerre contre l'Irak dont il faudrait, d'après lui, tirer une leçon. Un pays, dira-t-il, qui est aussi riche en pétrole que le nôtre et qui possède lui aussi une longue histoire. Pour lui, ce sont les deux principaux paramètres qui fondent l'action des Etats-Unis dans sa vision impérialiste. Sid Ahmed Ghozali estime que l'intérêt des USA pour l'Algérie date de 1995, année au cours de laquelle notre pays fut classé pour la première fois à la tête des pays producteurs de pétrole. Il fait un parallèle avec la campagne lancée par l'administration américaine contre les activités du FIS durant la même année sur son territoire qui, à ses yeux, marque le début du rapprochement stratégique entre Alger et Washington. Ghozali tempère cependant son alarmisme en faisant le distinguo entre la réalité du pouvoir en Irak et en Algérie. “Nous avons les moyens de nous entendre avec les Etats-Unis”, rassure-t-il, suggérant que même si le régime algérien n'est pas un modèle de démocratie, il n'est certainement pas aussi honni ni aussi dictatorial que celui de Saddam Hussein. Précisément, Ghozali a eu peut-être le mérite de démystifier le despote irakien en assénant que celui-cil a commis un crime : celui d'avoir fait sa démonstration de force devant les Américains qui l'ont fabriqué. “C'est leur agent !”, clame, sarcastique, le chef du FD. Transition faite, Ghozali semble avoir fait le deuil de son projet de faire agréer son parti avec un gouvernement “qui viole ses propres lois”. Même si la rumeur court sur l'imminent agrément de WAFA de Taleb Ibrahimi. Présidentielle de 2004 ? “On vous amuse avec ce sujet, depuis 1998, on ne parle que des élections”, affirme Ghozali, convaincu que ce n'est qu'une parade pour faire oublier les problèmes du pays. Démission du gouvernement ? “Ce n'est pas important ; on a consommé quatre gouvernements en quatre années, c'est une preuve que ce n'est pas sérieux !” H. M.