Dans la foulée de la présidentielle du 8 avril 2004, certains leaders de formations politiques sont en passe de créer la surprise à au vu de l'opération de collecte des signatures qui s'achève aujourd'hui. Saïd Sadi, président du RCD, Sid Ahmed Ghozali, numéro 1 du Front démocratique (FD non-agréé) et Moussa Touati du FNA sont parmi les candidats sur lesquels se focalisent les regards de nombreux observateurs des moeurs politiques nationales. Ces trois candidats ont réussi à franchir le seuil des 75.000 signatures exigées par la loi pour prétendre à la magistrature suprême du pays. Aussi paradoxal que cela peut l'être, le RCD qui dans un passé récent a subi une véritable décrue, le FD non encore agréé et le FNA ne disposant que d'une faible assise populaire, ont toutes les chances d'être validés par le Conseil constitutionnel pour le compte de la présidentielle. Le RCD qui revendique la Kabylie comme fief, s'apprête à livrer une rude bataille dans cette région où sont basés les partisans du boycott de l'élection présidentielle. Il s'agit bien sûr de son frère ennemi, le FFS ainsi que des figures de proue du Mouvement citoyen tels que Belaïd Abrika et Ali Gherbi, qui sont alignés sur la même logique du boycott du scrutin présidentiel. Une autre formation politique qui pourrait minimiser l'aura électorale dont dispose Saïd Sadi en Kabylie est l'UDR d'Amara Benyounès. Ce dernier, ex-militant du RCD, vient de rendre publique sa volonté de soutenir le président Bouteflika pour un second mandat. Concernant le patron du Front démocratique (FD), des sources fiables avancent que certains membres du sérail pour qui la reconduite de Bouteflika aux rênes du pays n'est pas de leur goût, seraient derrière la collecte des 75.000 signatures obtenues par Sid Ahmed Ghozali. Il s'agit là d'un exploit pour le FD qui, en 1999, avait eu du mal à réunir autant de signatures. Enfin, le Front national algérien (FNA), ce parti présent avec ses huit députés à l'APN, a provoqué l'étonnement chez les observateurs. Ces derniers ne s'attendaient nullement à ce que Moussa Touati, président de ce parti, puisse réunir les 75.000 signatures exigées par la loi. A rappeler que le FNA a déjà surpris au même degré les observateurs de la scène politique, lors des législatives de 2002, le score réalisé par le parti de Moussa Touati en 2002 en a abasourdi plus d'un.