RéSUME : Pour amadouer sa mère quant à sa future demande en mariage, Amel lui offre plein de cadeaux. Saura-t-elle la convaincre ? Heureuses et détendues, elles se rendirent toutes les deux dans la cuisine pour préparer le dîner. Amel se met à éplucher des légumes, toute en essayant de prendre un air dégagé avant de lancer : - Ramzi vient demander ma main jeudi… - Ramzi ? - Oui, le commandant de bord, tu l'as oublié… ? - Ah… Sa mère ne rajoute plus rien après son exclamation, et Amel se voit obligée de donner plus de détails : - J'ai bien réfléchi mère… Ramzi est un très bon parti… Je ne veux pas le rater… - J'espère que tu as bien réfléchi ma fille… - Assez bien mère… Ecoute voilà… Et elle se met à lui narrer sa visite à Constantine, son déjeuner chez Manel, le voyage avec Ramzi et la réponse qu'il avait fini par lui arracher. Sa mère pousse un soupir. Elle va rajouter un peu d'eau dans la marmite, réduit le feu, puis revint s'asseoir auprès de sa fille. - Que la volonté de Dieu soit faite… Mes félicitations ma fille, j'espère que tu seras heureuse… Elles s'embrassèrent et Amel s'inquiète : - Et papa qui va le mettre au courant ? - Mais moi pardi… et tes frères aussi, il va falloir que je les appelle dès demain, mais pas tes belles-sœurs. Amel sourit… Elle avait trop bien compris l'insinuation… aussi superstitieuse qu'elle était, sa mère avait peur du mauvaise œil. - Fais comme tu veux mère… je sais que Ramzi va demander à sa mère de t'appeler dès demain. Vous allez pouvoir faire connaissance et discuter un moment. - Cela me fera plaisir de la connaître et de rencontrer ce Ramzi dont tu ne cesses de parler. - Tu vas voir mère, il te plaira à coup sûr. - Je le souhaite de tout cœur ma fille. Le jour J arriva. Il était à peine 15 heures, quand Ramzi et sa maman débarquèrent chez Amel les bras chargés de fleurs et de cadeaux. Heureux, les parents de cette dernière les accueillent comme il se doit. Amel pour la circonstance avait fait appel au goût de son amie Hayet qui lui avait conseillé de porter un beau caftan en soie brodée. - Il te va à merveille lui dit-elle tout en la poussant hors de sa chambre… Va donc leur servir une boisson… va au salon… - J'ai… j'ai un peu peur… Hayet rit : - Mais c'est légitime. Le contraire m'aurait étonné… Cela arrive à tout le monde… Toi au moins tu as eu la chance de rencontrer et de connaître ton futur mari… Et si c'était donc quelqu'un que tu n'avais jamais connu ? - Ah non… je ne l'aurais jamais acceptE… Fini ce bon vieux temps… Elle rirent : - Allons… ne les pousse donc pas à s'impatienter. - Tu vas m'accompagner Hayet. - Moi… mais tu n'y penses pas… ce n'est pas moi la mariée. - Je sais… mais tu fais partie de mon entourage immédiat… Hayet lui fait une moue… - J'espère que tu n'auras pas une syncope… Allons-y. N'oublie pas le plateau… ta mère l'a déposé sur la table de cuisine. Amel plus morte que vive fait son apparition au salon, où Ramzi et sa maman étaient en pleine conversation avec ses parents et ses frères. Elle embrasse Faïza, qui lui pince le bras d'un air entendu, et tend la main à Ramzi… Arrivée à sa hauteur, ce dernier lui chuchote taquin : - Et moi tu ne m'embrasses pas ? Amel baisse les yeux : - S'il te plaît évite-moi la confusion. Il sourit découvrant une rangée de dents parfaites. Elle se met à côté de Faïza qui lui entoure les épaules : - Eh bien… voilà, finalement le mektoub nous a unis pour toujours ma fille. Si tes parents ne voient pas d'inconvénients, nous aimerions officialiser les choses avant la fin de l'été… Elle s'adresse ensuite au père de la jeune fille. - Mon mari est mort il y a quelques années et Ramzi se voit dans l'obligation de venir lui-même demander la main de votre fille Amel. Ramzi se racle la gorge. Amel esquisse un sourire. Pour une fois, il avait l'air gêné. Tant mieux, se dit Amel… Il verra que les choses ne sont pas aussi simples qu'il le croit. Hayet qui était assise à côté d'elle la tire par le bras avant de lui chuchoter : - C'est cet homme que tu voulais laisser filer ? Incroyable Amel… un aussi bel homme… Il a l'allure d'un prince ma chère. Accroche–toi vite… Amel se sentait heureuse. Ramzi avait formulé sa demande en mariage et Faïza sans attendre la réponse de la future belle famille avait poussé un long you-you. Aucune objection n'était venue contredire la demande et tout le monde s'embrasse dans les normes des traditions, en souhaitant bonheur et prospérité aux futurs mariés. Le tout s'est bien passé. Faïza et Ramzi ne consentirent à quitter les lieux que tardivement, et les parents d'Amel étaient visiblement très heureux. Pour la circonstance Ramzi avait offert à Amel une très belle bague en or blanc et jaune rehaussé d'une belle perle de culture, ainsi qu'un ensemble blanc de très belle coupe et des parfums. Y. H.