L'axe Batna-Biskra-Khenchela-Tébessa est désormais le socle sur lequel repose la nouvelle ossature du GSPC, version al-Qaïda au pays du Maghreb. L'état-major de l'ANP a déjà anticipé en recourant à une gestion interrégions sur le terrain. Reste qu'en plus de cela, la meilleure et ultime arme est la vigilance et le discours sans ambiguïté. C'est le seul rempart face à la connexion entre la folie suicidaire et le grand banditisme. Ainsi, cette nouvelle architecture se confirme avec le dernier attentat qui a ciblé le cortège présidentiel, avant-hier en fin de journée à Batna. L'identification du terroriste kamikaze confirme la thèse avancée, récemment, par des observateurs de la scène sécuritaire nationale, selon laquelle Abou Mossaâb Abdelwadoud a transféré un nombre important de ses nouvelles recrues des régions ouest et centre du pays vers les maquis de la zone V. À l'instar du kamikaze, qui pourrait l'être malgré lui, qui a perpétré le carnage de la cité des 84-Logements à Batna, des jeunes issus de l'Algérois et de l'ouest du pays, recrutés pour aller faire la guerre en Irak et au Moyen-Orient, ont été acheminés aux maquis de Tébessa-Batna-Biskra-Khenchela-Biskra sous haute protection car les tendances de désertion chez ces recrues sont fortes. Ces nouvelles recrues, des jeunes BCBG sans formation idéologique, ont atterri dans les seriat de l'ex-GSPC après leur recrutement par l'internationale terroriste. S'ils sont sans formation idéologique de même qu'al-Qaïda ne se base plus sur l'islam politique pour mobiliser ses troupes, ils reçoivent en l'espace de quelques mois une formation dans le maniement des explosifs et… l'action kamikaze. À ce propos, nos sources affirment que depuis le démantèlement du maquis d'entraînement de Yakourène, en Kabylie, seul celui de la région de Tébessa est opérationnel. Ce dernier est le pourvoyeur des auteurs des derniers attentats comme celui de Constantine qui a ciblé le rond-point de la cité Daksi le 14 mai dernier. Ainsi, les derniers attentats ne sont pas le signe d'un quelconque relâchement des services de sécurité. Il est l'aboutissement logique d'une nouvelle escalade décidée par les chefs terroristes qui profitent d'alliances de conjoncture politique internes et externes ainsi que de leur connexion avec le grand banditisme pour porter des coups médiatiquement très forts. La montée des maquis de Tébessa explique une partie de ce redéploiement. Mohamed Ben Messaoud