Le gouvernement pakistanais a exhorté l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, en exil après avoir été renversé par le président Pervez Musharraf en 1999, à ne pas rentrer au Pakistan, actuellement en pleine incertitude politique. Le ministre de l'Information Mohammed Ali Durrani Sharif a estimé que Nawaz Sharif, autorisé à rentrer au pays par la Cour suprême, devait respecter l'engagement pris lors de son renversement à demeurer hors du Pakistan. L'ancien Premier ministre, de tendance islamiste “modérée”, avait été autorisé à quitter le pays en 1999 malgré des accusations pesant sur lui, en échange de son engagement auprès des dirigeants de plusieurs pays tels l'Arabie Saoudite et le Liban, à ne pas rentrer au pays avant dix ans. Reconnu coupable de détournement et terrorisme, il avait été condamné à la prison à vie, avant d'être libéré en échange de son départ en exil. En exil entre l'Arabie Saoudite et Londres depuis 1999, Nawaz Sharif, deux fois Premier ministre et artisan du premier essai nucléaire pakistanais, a annoncé son retour au Pakistan pour le 10 septembre pour se présenter aux élections législatives et empêcher la réélection de Musharraf. Et ce, alors que le pays est en pleine incertitude politique, sur fond de guérilla terroriste. Musharraf et l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto négocient actuellement un accord de partage de pouvoir susceptible de mettre fin à huit ans de régime militaire au Pakistan. Le président devrait alors accepter de démissionner de son poste de chef des armées avant le scrutin D. B.