Le retour d'exil de l'ancien Premier ministre du Pakistan, Nawaz Sharif, que la Cour suprême d'Islamabad a autorisé, est destiné à calmer la grogne dans le pays où l'islamisme radical monte en cadence. Sharif avait été renversé le 12 octobre 1999 par un coup d'Etat militaire sans effusion de sang perpétré par celui qui est devenu, depuis, le chef de l'Etat, le général Pervez Musharraf. Nawaz Sharif avait aussitôt été condamné à la prison à vie notamment pour trahison, fraude fiscale et détournements de fonds. Après quelques mois de prison, il avait accepté de signer un accord annulant cette peine s'il acceptait de partir en exil à Londres pour 10 ans. Jeudi dernier, coup de théâtre : la Cour suprême a jugé illégal cet accord et autorisé Sharif à rentrer au pays. Est-ce un nouveau revers majeur au président Musharraf, de plus en plus contesté dans la rue, où une tactique de sa part pour sortir de l'engrenage ? Sharif, à la tête d'un parti islamiste, la Ligue musulmane du Pakistan, a dirigé le pays à deux reprises, de 1990 à 1993 et de 1997 à 1999. Après avoir a accompagné l'islamisation de son pays, Sharif entend emmener lui-même son parti aux législatives, prévues pour la fin 2007 ou début 2008. D. B./Agences