Le général-major Ahmed Bousteïla est arrivé, hier à Tlemcen, à la tête d'une importante délégation de la gendarmerie pour inspecter les différents chantiers de la gendarmerie. Il a donné des instructions fermes pour le respect des délais de réalisation du groupement d'intervention et de l'escadron de sécurité routière, comme il s'est rendu au niveau des groupements des gardes frontières pour encourager les soldats de la loi qui, il faut le reconnaître, accomplissent un travail remarquable dans le cadre de la lutte contre la contrebande et le trafic des stupéfiants. Il ne se passe pas un jour sans que d'importantes saisies soient opérées. Contrairement à ce qui a été annoncé, aucune inauguration des postes frontaliers n'est envisagée. Toutefois, le taux d'avancement de ces projets a été jugé satisfaisant, et leur réalisation contribuera à améliorer les conditions de vie des gardes frontières, ces yeux vigilants de la défense territoriale. À l'issue des différentes inspections, le commandant de la gendarmerie s'est rendu au niveau du groupement de la Gendarmerie nationale (GN) de Tlemcen où une communication sur l'activité de la gendarmerie a été faite par le lieutenant-colonel Boukhbiza Noureddine. Le premier responsable de la GN a donné des instructions pour redynamiser la police judiciaire, solutionner rapidement les affaires portées à la connaissance des brigades par les citoyens, préserver les libertés individuelles et faire montre de vigilance dans le travail. Cela va surtout pour les gardes frontières qui sont quotidiennement sur le pied de guerre. Les bilans des opérations des affaires traitées et des saisies sont très significatifs de cette lutte sans relâche contre la contrebande qui caractérise particulièrement cette frontière. À titre d'exemple, 93,4% des quantités saisies de carburant ont été opérées à l'ouest. Cette contrebande fonctionne dans les deux sens, comme dans un troc, une sorte d'import-export illégal. Le carburant demeure néanmoins en tête des produits exportés frauduleusement vers le Maroc. L'été 2007 a connu une hausse de la contrebande des carburants suite à l'augmentation de la demande du marché de l'autre côté de la frontière. Pour le mois d'août, les GGF ont saisi 107 089 litres de carburant à l'échelle nationale. 100 027 litres ont été saisis à l'ouest, dans la wilaya de Tlemcen. Le litre d'essence est vendu à 40 DA pour le contrebandier marocain. Viennent ensuite, loin derrière les autres produits comme l'électronique, l'électroménager, les ustensiles de cuisine, les produits alimentaires, le cheptel. Dans le sens inverse, à l'importation frauduleuse, le trafic de stupéfiants reste l'activité dominante. 131, 301 kg ont été saisis au mois d'août dernier. Les trafiquants marocains tentent par tous les moyens d'écouler le produit de leur récente récolte. À l'intensification de la culture et l'extension des terres consacrées au cannabis, les trafiquants multiplient les tentatives et les pistes pour vendre leur production, ouvrir d'autres marchés, comme celui de l'Afrique subsaharienne. Des quantités de plus en plus importantes sont régulièrement saisies au Maroc, en Algérie et en Mauritanie. La contrebande des cigarettes a pris également de l'ampleur, les produits alimentaires — la pomme de terre marocaine de contrebande a fait son apparition à l'ouest du pays depuis l'envolée de son prix ; saisie de 4 300 kg —, les effets vestimentaires, les boissons alcoolisées, les munitions de chasse (170 cartouches), ainsi que la laine qui reste encore prisée dans cette région du pays. D. B.