La réunion de l'Opep pourrait déboucher sur le maintien de la production actuelle pétrole (Opep) qui devrait, lors de sa session ordinaire, prévue aujourd'hui à Vienne, maintenir son actuel plafond de production, estiment les experts pétroliers qui se basent sur les dernières déclarations des ministres des pays membres de l'Opep jugeant que le marché est bien approvisionné en pétrole. Plusieurs pays membres de l'Opep laissent entendre depuis l'été que l'organisation va laisser sa production inchangée lors de cette réunion, mais l'envolée des prix pétroliers et la crainte d'étouffer la demande mondiale pourraient infléchir la décision finale. Des analystes pétroliers n'écartent pas l'éventualité de voir l'organisation pétrolière opter pour l'affranchissement de ses membres de quotas, et les laisser produire du pétrole à leur convenance, principalement l'Arabie Saoudite qui est de loin le premier producteur de l'Opep, avec environ 8,5 millions de barils par jour en juillet, et le seul à disposer de capacités excédentaires conséquentes, capables d'ajuster à la hausse sa production en cas de besoin. Pour l'heure, les premières déclarations des ministres de l'organisation arrivés à Vienne pour la réunion confortent la position de l'Opep depuis l'été sur le maintien des niveaux de production actuels en dépit de la pression des pays consommateurs. Le ministre qatari du Pétrole et actuel président en exercice de l'Opep, Abdallah Al-Attiyah, a déclaré qu'“il n'y a pas lieu d'augmenter la production d'autant qu'il y a un équilibre entre l'offre et la demande et que le marché ne souffre d'aucune pénurie”. Abondant dans son sens, le ministre koweïtien du Pétrole par intérim, Mohammad Al-Olaïm à estimé à son arrivée à Vienne, “pour le moment les chiffres (...) n'orientent pas vers une hausse de production” des pays membres de l'Opep, affirmant que l'envolée récente des prix pétroliers n'est “pas liée à l'offre et la demande” et qu'une hausse de la production “n'aurait pas d'impact direct sur les prix”. Si le ministre du Pétrole de l'Irak, pays non soumis aux quotas, a déclaré samedi que l'Opep examinerait l'opportunité d'augmenter “légèrement” son offre, l'Arabie Saoudite, ne s'est en revanche pas encore exprimée officiellement sur le thème. La production des 12 pays membres s'élève à environ 30,5 millions de barils par jour (mjb), y compris l'Irak et l'Angola, nouveau membre qui n'a pas encore été doté d'un quota. L'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui défend les intérêts énergétiques des pays industrialisés, appelle l'Opep à augmenter sa production de 1,5 à 2,4 mbj pour répondre à la demande hivernale et la baisse des stocks de brut. Il est cependant admis que l'Opep pourrait repousser une éventuelle décision sur sa production à sa prochaine réunion, qui se tiendra le 5 décembre. Le ministre qatari du Pétrole a toutefois affirmé en arrivant à Vienne dimanche qu'en cas d'hiver rigoureux, l'organisation pouvait convoquer une réunion extraordinaire. Lors de cette réunion, les membres de l'organisation devraient discuter également de la réintégration de l'Equateur (environ 530 000 barils par jour) qui avait quitté l'Opep en 1992.