A l'occasion du 23e anniversaire du Printemps berbère et du 2e anniversaire du Printemps noir, je tiens à rendre un grand hommage à tous les militants de la démocratie, des droits de l'Homme et de la cause amazigh et un hommage particulier à la mémoire des victimes du Printemps noir, à leurs familles et aux détenus. Malgré les dizaines de morts et les milliers de blessés, aucune sanction administrative ou judiciaire n'a été prise à l'encontre des criminels et de leurs commanditaires. Au lieu de régler cette crise qui dure depuis 2 ans, le pouvoir a choisi de la maintenir en prévision de la prochaine élection présidentielle. La quasi-totalité des partis politiques a cautionné d'une façon ou d'une autre cette politique macabre. Le pouvoir veut “dialoguer” avec des personnes de son choix. Des partis politiques cherchent aujourd'hui à faire participer leurs militants au dialogue avec le titre de “Délégué des archs” alors que les vrais délégués des comités sont marginalisés, emprisonnés et interdits de réunion. Tout en dénonçant ces pratiques d'une autre époque, je tiens à réaffirmer que la solution de la crise doit obligatoirement passer par la libération inconditionnelle de tous les détenus, l'arrêt de la répression et l'autorisation des réunions et meetings publics et l'ouverture d'un vrai dialogue avec les délégués du mouvement démocratiquement élus. Toute démarche du pouvoir et de partis politiques visant à inscrire la solution de la crise de Kabylie dans le cadre de l'élection présidentielle d'avril 2004, pour inciter à la participation ou au boycott, sera vouée à l'échec. La balle est toujours dans le camp du pouvoir et de ses alliés dans la région. Alger, le 17/4/2003