Une fois de plus, le derby kabyle aura donné lieu à un beau duel où les supporters des deux camps ne se sont guère ennuyés en ce bel après-midi arrosé du Ramadhan et qui vit la JSK surclasser, comme elle ne l'a jamais fait à Béjaïa, une formation de la JSMB très crispée et surtout très fragile en défense. En effet, la citadelle béjaouie aura pris de l'eau de toutes parts face à des Canaris très efficaces. Les 22 acteurs auront eu un grand mérite à évoluer et surtout à produire quelques belles facettes de jeu sur une pelouse bourrelée et surtout gorgée d'eau après la grosse averse qui est tombée sur toute la région. Dès le coup d'envoi sifflé par l'arbitre, les deux équipes ne se sont pas fait le moindre cadeau et l'on assista aussitôt à une empoignade très serrée où le danger aura vogué d'un coin à l'autre et aura pu amener l'ouverture du score en première période, du côté de la JSMB comme celui de la JSK. En confirmant la titularisation des deux ex-Béjaouis, Dehouche et Amaouche, et en sonnant le rappel de Berramla et Athmani, tous deux absents à Annaba, lundi dernier, Moussa Saïb a voulu donner un profil beaucoup plus offensif face à cette bonne formation de la JSM Béjaïa qui venait de créer la surprise à Bordj Bou-Arréridj (2-0) mais restait sur une amère défaite à domicile face à l'USM Alger. Au cours de cette première mi-temps très disputée, la JSM Béjaïa, par le biais de Kechout sur coup franc (17') Deghiche (28') et surtout Boukessassa aurait pu ouvrir le score mais, à l'opposé, la JSK ne chôma guère et Amaouche par deux fois (21' et 35'), Berramla (23') et Dehouche auraient pu aussi surprendre le gardien Saoula avec un peu plus de sang- froid dans le cadrage des tirs. C'est dire qu'à la pause, il y avait de la frustration dans l'air des deux côtés des vestiaires où le manque d'efficacité des attaquants aurait fait l'objet de nombreuses remontrances des deux coaches respectifs. Auparavant, les conseils des deux staffs respectifs auront porté leurs fruits car certainement à la première mi-temps qui fut stérile (0-0), la seconde période aura donné lieu à un véritable festival offensif qui tournera finalement à l'avantage des Canaris, tout simplement euphoriques. Avec une meilleure occupation rationnelle du terrain, la JSK finira par avoir superbement le score sur un bel échange de balles Amaouche/Hemani qui vit l'excellent Berramla bien décalé sur le flanc droit pour battre d'un joli tir croisé le gardien Saoula (55'). Dans la lancée, Hemani se fera crocheter par le même Saoula et l'arbitre international M. Benaïsa n'hésitera pas à siffler le penalty longuement contesté par les Béjaouis et imparablement exécuté par Athmani. Et lorsque la JSK se permit le luxe de corser l'addition (3-0) sur un superbe centre de Meftah sur Hemani qui fut mal repoussé par la défense locale et qui permit à ce diable de Yacine Amaouche de fusiller Saoula (73'), il n'y aurait pratiquement plus de match et le derby kabyle avait alors basculé comme il ne l'a jamais fait dans les annales. Certes dans un beau sursaut d'orgueil, la JSMB allait réussir à sauver l'honneur par Braham-Chaouch qui reprenait victorieusement de la tête un centre bien ajusté de l'aile droite par Derahi (81'). À 3-1, les Béjaouis jetèrent toutes leurs forces dans la bataille et se dégarnirent dangereusement en défense, ce qui constituait un gros risque face à une formation de la JSK très expérimentée et qui profitera de l'aubaine pour enfoncer davantage la formation de Yemma Gouraya par le biais de Hemani, toujours aussi opportuniste, pour reprendre victorieusement du pied gauche un centre judicieux de Derrag (91'). On jouait déjà le temps additionnel et à 4-1, la JSMB était groggy face à une JSK fière et conquérante même si Braham-Chaouch allait profiter d'un penalty providentiel pour atténuer quelque peu la grosse débâcle des Vert et Rouge. MOHAMED HAOUCHINE