C'est un fait bien établi dans le domaine très souvent imprévisible du football : les derbies se jouent très souvent sur un coup de dé. Tantôt une balle arrêtée, tantôt un raid solitaire ou encore une bévue monumentale et ces chaudes retrouvailles entre la JSMB et la JSK n'ont pas échappé à la règle. Même si le foot de haut de gamme n'était pas au rendez-vous — ce qui était prévisible eu égard au début de saison difficile des deux formations kabyles —, ce duel kabylo-kabyle fut marqué par un engagement physique considérable et un suspens à déconseiller aux cardiaques et si la JSMB a goutté finalement à la saveur d'une première victoire salutaire de la saison qu'elle allait chercher à la force des jarrets, elle le doit certainement à l'opportunisme de Mohamed Amine Belkheir qui a profité d'une grosse mésentente de la charnière centrale kabyle Coulibaly/Berchiche pour battre l'irréprochable Hadjaou d'une pichenette assassine. L'attaquant béjaoui venait de faire basculer le derby kabyle peu avant la pause, autrement dit à un moment crucial de la partie où le destin d'un match peut basculer d'un côté comme de l'autre. En fait, cette option au tableau d'affichage était bien méritée pour les Béjaouis qui avaient pris le taureau par les cornes dès le coup d'envoi pour bousculer la défense visiteuse durant une bonne vingtaine de minutes et le Camerounais N'djeng par deux fois 7' et 14' mais aussi Lahamr 10' et 40' sans oublier ce centre en “feuille morte” de Megatli qui a failli surprendre les Canaris si n'était cette parade pleine de sang-froid de Hadjaoui 35'. Mais si les poulains de Menad avaient débuté le match tambour battant, il faut quand même se rendre à l'évidence qu'ils avaient fléchi par moment et auraient même pu se bruler les doigts lorsque Zafour faillit tromper son propre gardien sur un tir puissant de Meftah 12' alors que l'excellent gardien Si Mohamed est allé chiper une balle de but dans les pieds de Hamiti, le keeper béjaoui s'illustrant de fort belle manière encore sur deux tentatives bien appuyées de Meftah encore lui 20' ou encre de ce raid solitaire de Yahia Chérif qui n'avait pas tellemnt cru en ses chances d'aller jusqu'au bout alors qu'il s'était bien engouffré dans la surface de réparation 27'. Dans un tel gâchis concédé des deux côtés, ce fut donc Belkheir qui fut le seul attaquant futé à trouver la parade et à sceller le sort du match car scénario bien connu, l'équipe locale se cantonna énergiquement en seconde mi-temps durant la majeure partie d'une seconde mi-temps marquée par une grosse intensité dans le jeu et l'arbitrage incohérent de M. Bouhenni qui multiplia les erreurs d'appréciation des deux côtés jusqu'à fermer les yeux sur deux penalties (un de chaque côté) au grand dam des supporters de chaque camp. Et si N'djeng rata la balle du K.-O. sur un beau centre de Bellakhdar 77' alors qu'il était pratiquement seul devant Hadjaoui 77', la JSK ne devrait s'en prendre qu'à elle même pour être passé complètement à côté de la plaque car il faut bien admettre qu'elle n'a pas su profiter du recul somme toute compréhensible des Béjaouis et a ainsi gâché quelques bonnes occasions de niveler la marque en fin de partie par Hamiti 79' et surtout par Tedjar 85 et 90'. Mohamed HAOUCHINE