Alors il faut casser les tabous et prendre le taureau par les cornes en décrétant une autre école publique, débarrassée des scories et des pesanteurs idéologiques et en permettant en parallèle l'éclosion de l'école privée qui bénéficierait de la même attention de l'Etat. Voici une rentrée scolaire qui ne diffère des précédentes que par le mécontentement des initiateurs des écoles privées qui se battent depuis des années pour un autre type d'enseignement plus fécond, fixé sur les réalités du présent et rivé sur les enjeux de l'avenir. Ce combat, inégal, dure depuis quelques années avec des moments de répit voire d'entente entre les milieux scolaires publics et privés et des périodes d'exacerbation et d'interdits. De nombreuses écoles sont fermées aux motifs que les programmes ne sont pas conformes ou que les conditions imposées par les pouvoirs publics ne sont pas satisfaites. Des prétextes pour dissuader l'école privée de s'installer en nombre afin de dispenser un enseignement peut-être légèrement différent, mais notoirement plus efficace et de qualité. Alors il faut casser les tabous et prendre le taureau par les cornes en décrétant une autre école publique débarrassée des scories et des pesanteurs idéologiques et en permettant en parallèle l'éclosion de l'école privée qui bénéficierait de la même attention de l'Etat. Le président Bouteflika n'a pas manqué, et ce, à plusieurs reprises, de fustiger la qualité des études élaborées au niveau de quelques centres de recherche en informant l'auditoire qu'il pourrait recourir à l'expertise étrangère. Il ne s'agissait en aucun cas de jeter l'opprobre ni sur l'école ni sur l'université, et encore moins sur les centres de recherche, mais bien d'attirer l'attention sur les éventuelles insuffisances et une manière de montrer que les expertises de centres étrangers reconnus pour leurs compétences ne sont pas à négliger. C'est une manière, également, de plaider pour une école de qualité, une université et des centres d'études et de recherche performants. Des raisons suffisantes pour provoquer le saut qualitatif et ordonner l'ultime réforme ; surtout que celles entamées par le passé n'ont pas constitué le berceau, cette matrice à former, à façonner les hommes de demain. Bien au contraire, elle a souvent produit la déperdition et l'échec. Cette situation a été décriée par les parents d'élèves, les spécialistes et les hommes politiques et par le corps enseignant lui-même, sans que cela n'aboutisse à des décisions fondatrices et salvatrices. Ce manque de volonté ou cette cécité a renvoyé la qualité et la performance aux calendes grecques. Ceci n'est pas irrémédiable si l'on prenait dès maintenant les bonnes décisions. Aujourd'hui, les langues internationales qui véhiculent le savoir et la connaissance se comptent sur les doigts d'une main et elles sont à notre portée, pour peu que les autorités soient conscientes qu'avec la mondialisation et la recherche du profit tous azimuts, elles sont une nécessité. Il est extrêmement urgent d'adopter les langues universelles tels l'anglais, le français, l'allemand, l'espagnol… pour accéder directement au savoir qu'elles véhiculent. Dans de nombreux pays émergents —et pas des moindres—, l'enseignement se fait à la base avec une langue vivante, une langue étrangère. Il ne s'agit nullement de jeter aux orties les langues constitutives de la personnalité nationale et le ferment de la cohésion sociale, mais de les faire évoluer par un passage obligatoire, par le prisme du savoir et la connaissance. En peu de mots, il nous incombe de ne point renier nos valeurs ancestrales, mais bien de les faire évoluer au rythme des changements universels. C'est dire, encore une fois et avec insistance, que de l'école à l'université et aux centres de recherche, l'heure doit être à la course, une course contre la montre pour l'acquisition des sciences et de la technologie. Une course pour le savoir. A. O.