Le feuilleton de la fermeture en série des écoles privées se poursuit, et le département de M.Benbouzid compte aller jusqu'au bout de sa logique. Il s'agit, d'une part, d'interdire tout établissement ne répondant pas au cahier des charges, conformément au décret n°04-90 du 24 mars 2004, et d'autre part, faire en sorte que l'année scolaire ne soit pas compromise pour les élèves dont les écoles ont fait l'objet d'une décision de fermeture. En effet, pas moins de 42 établissements scolaires privés «oeuvrant dans l'illégalité», indique un communiqué du ministère de l'Education nationale, rendu public hier, ont été fermés à travers le territoire national. Cela, au moment où 75 autres écoles, qui se sont conformées à la législation en vigueur continuent d'exercer en toute légalité. Le département de M.Benbouzid a tenu, par ailleurs, à rappeler que des mises en garde publiques sur l'obligation de mise en conformité avec les textes ont été exprimées au cours de multiples rencontres d'information organisées par la tutelle. Par ailleurs, se voulant rassurant à l'endroit des élèves et de leurs parents, le ministère «s'engage à prendre en charge l'ensemble des élèves concernés, nationaux ou étrangers». Comme il tient à rassurer les parents d'élèves que «l'ensemble des dispositions administratives et pédagogiques ont été prises en vue de permettre aux élèves de poursuivre leur scolarité dans des conditions normales». Pour ce faire, les directeurs de l'éducation des wilayas, où les mesures de fermeture des écoles privées ont été prises, ont été instruits de «mettre en place un dispositif permettant de faciliter les opérations de transfert des élèves, aussi bien vers les établissements scolaires publics que privés, agréés par l'Etat», poursuit le communiqué de la tutelle. Cependant, jusqu'à quand va-t-on recourir à des solutions de dernière minute, au moment où il fallait repenser l'école privée algérienne. D'ailleurs, la méthode musclée utilisée par les pouvoirs publics pour «déloger» les occupants de ces établissements jugés «hors la loi», dénote d'un manque de «pédagogie» de la part de la tutelle dans la gestion du dossier. La problématique des écoles privées, qui ne manqueront pas, à l'avenir, de soulever des vagues, doit donc être traitée en retrait de toute considération idéologique. La langue d'enseignement, qui constitue le véritable obstacle à l'agrément de ces établissements, doit être du ressort des spécialistes et non le cheval de bataille des politiques. Il reste, toutefois, que l'ouverture d'une école privée doit obéir aux normes internationales, que ce soit sur le plan pédagogique que des moyens didactiques et infrastructurels.