Une semaine, jour pour jour, après l'attentat qui a ciblé le cortège présidentiel à Batna, les terroristes ont revisité, et à leur manière, les lieux en plaçant une bombe artisanale dans un marché de la ville de Chemora. L'attentat fut déjoué grâce à la vigilance des citoyens. Un vent de panique a soufflé tôt dans la matinée de jeudi à Chemora dans la wilaya de Batna quand deux commerçants repérèrent vers 4 heures la présence d'un cabas suspect, de couleur verte, abandonné au marché, à proximité de l'école primaire de filles, à l'entrée du Pont blanc. Une fois l'alerte à la bombe donnée, une équipe de démineurs de la Gendarmerie nationale a été dépêchée de la ville de Batna et l'engin explosif fut désamorcé à 9h. L'attentat a été programmé, une semaine après celui fomenté contre le cortège du président de la République, de sorte que la bombe devait exploser au milieu de la foule en ce premier jour de Ramadhan, le jeudi 13 septembre, jour des grandes emplettes causant, éventuellement le maximum de dégâts. L'information a gagné tous les coins de la ville et les rues se sont vidées de la présence humaine, si ce n'est d'un petit groupe de curieux amassés dans les alentours du marché pour assister au travail des artificiers. Il est à rappeler que deux jours avant, un gardien d'une carrière d'agrégats au lieu-dit Sidi-Amar toujours dans la commune de Chemora a été blessé, grièvement, par deux balles tirées par un groupe d'assaillants dont l'identité semble être révélée par le blessé. Les rumeurs qui circulent privilégient l'acte terroriste. On apprend d'un membre de sa famille que le blessé est encore au service de réanimation du centre hospitalo-universitaire et que ses jours ne sont pas en danger. Une autre personne de sa famille nous a affirmé que le blessé, qui était laissé pour mort, avait reconnu la personne qui avait tiré sur lui. Les “on-dit” emplissent les discussions et la population vit des moments de peur et d'insécurité des années de braise. B. B.