Le tourisme est la plus grande industrie au monde, et la destination Sud est une des plus prisées à travers le monde. “C'est un gisement important qui nous rassure et nous inquiète en même temps car cette destination est fragile et peut subir les effets du tourisme de masse.” C'est en ces termes que s'est exprimé le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, dans son allocution d'ouverture de l'Atelier international pour expliquer la nécessité d'élaborer une stratégie pour un développement durable du tourisme au Sahara, objet d'un atelier qui se déroule depuis hier dans la wilaya de Ghardaïa. Il a en outre évoqué la pauvreté qui est l'une des causes de la dégradation du désert, ainsi que l'urbanisation qui l'agresse et le mutile. Cette rencontre, organisée conjointement par l'Unesco et par la Fondation Déserts du monde, devra être le point de départ d'une nouvelle manière de préserver les richesses du désert et de promouvoir le tourisme durable qui respecte le patrimoine naturel et culturel du Sahara. Elle a regroupé les représentants des agences des Nations unies telles que ALESCO, l'OMT et le PNUD ainsi que des experts de neuf pays ayant le désert en commun, qui sont tenus d'enrichir le projet réalisé à la demande de l'Unesco dans le but d'élaborer une stratégie qui ira dans le sens de la lutte contre la pauvreté, un des objectifs des Nations unies. Ce document, proposé aux experts participant à cet atelier, comporte deux volets. Un état des lieux avec la définition du patrimoine naturel et culturel du Sahara, les peuples du Sahara, la pauvreté et le tourisme saharien. M. Mouir Bouchenaki, directeur général adjoint de l'Unesco, a insisté sur le facteur humain comme noyau de toute stratégie de développement durable, le second volet de ce document. Il a indiqué que la première action de l'Unesco s'est concrétisée par une déclaration universelle sur la diversité culturelle, ajoutant qu'une convention internationale sur la promotion de la diversité culturelle sera bientôt élaborée à la demande de plusieurs pays. M. Paolo Lembo, ordonnateur du système des Nations unies en Algérie, a quant à lui fait état d'un projet Tassili du Hoggar pour la protection de la biodiversité. Un montant de 3,5 millions de dollars pour la gestion des parcs du Tassili du Hoggar et du Tassili N'Ajjer dont une partie pour la formation du personnel. Le montant constitue la première tranche d'une enveloppe de 10 millions de dollars accordée par le Fonds de l'environnement mondial, le reste, 12 millions de dollars, sera débloqué par le gouvernement algérien, a-t-il précisé. M. Paolo Lembo a appuyé la proposition du ministre de l'Environnement d'imposer une taxe écologique qui sera prochainement appliquée en Algérie et d'élaborer un code de bonne conduite pour les touristes et les professionnels du tourisme. R. M.