Ils s'opposent au squat de leurs espaces verts par des promoteurs immobiliers. “Ne massacrez pas les jardins de nos enfants”, “Annulez les plans d'occupation du sol (Pos) et les permis de détruire de nos espaces verts”, “Non à la bidonvilisation de notre cité”, “Où êtes-vous autorités pour arrêter le massacre du foncier ?” Accrochées au portail du siège de la wilaya, des banderoles confectionnées à la hâte témoignent de l'exaspération des locataires du quartier B de la cité Mohamed-Boudiaf, à la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. Ils s'opposent au squat de leurs espaces verts par des promoteurs immobiliers. “Nous n'avons jamais cessé depuis 2001 de frapper à toutes les portes et d'alerter les autorités locales, à travers la presse écrite, afin de régler de manière définitive cette situation très grave et épineuse, qui touche directement à la tranquillité et au bien-être des résidants du quartier”, fulmine un homme d'un certain âge, les bras chargés d'une pile de paperasses. Dans une pétition adressée au premier responsable de la wilaya, les protestataires soulignent : “Nous résidants du quartier B de la cité Mohamed-Boudiaf déclarons notre ferme opposition à tous les projets de construction prévus sur les espaces verts situés autour de nos immeubles. Nous dénonçons fermement le bradage de ces espaces vitaux par la mafia du foncier, dont la seule et unique préoccupation est l'enrichissement facile, au mépris des droits les plus élémentaires des résidants de la cité.” L'affaire remonte à l'année 2000 lorsque l'association Espace Vital de la même cité a appris que “l'APC de Tizi Ouzou a bradé tous les espaces verts de la Nouvelle-Ville”. Première réaction, l'association entame une action en justice pour l'annulation des actes de deux coopératives. Elle considère ces espaces comme des parties communes de première catégorie selon le décret 83-666 du 12 novembre 1983. “Cette action en justice fait suite à de nombreuses démarches effectuées auprès des différentes autorités, qu'elles soient locales (APC, daïra, Inspection générale de wilaya, Duch, urbanisme, APW et wali) ou nationales (Chef du gouvernement, ministères de l'Environnement, de l'Urbanisme, de l'Intérieur et des Collectivités locales, et présidence de la République)”, nous dit-on. Lors du sit-in qu'ils ont tenu, hier, devant la wilaya de Tizi Ouzou, les protestataires n'ont pas manqué de relever les désagréments occasionnés par les promoteurs du projet. “L'éclairage public et l'assainissement de la cité ont été endommagés. Ils ont creusé un ravin juste devant le bâtiment 11. Un câble électrique alimenté traîne par terre, constituant un danger réel pour les enfants.” Convaincus de la justesse de leur revendication, ils demandent aux autorités concernées de concrétiser leurs discours bienveillants par des actes salvateurs comme ce fut le cas en 1997 où le wali de l'époque avait, par arrêté, interdit toute édification de construction sur les espaces verts de la cité des 600-Logements. A.T.