IL Y A DEUX ANS, DES JEUNES TOMBAIENT EN KABYLIE Les commémorations débuteront samedi C'était en cette date du 26 avril, il y a deux années, que des jeunes de Kabylie commençaient à tomber sous les balles assassines des gendarmes et ce, pendant les affrontements déclenchés suite à la mort de Guermah Massinissa, le 20 avril 2001. Le 26 avril 2001, les Ouadhias ont commencé à compter leurs morts : Senour Boudjema (16 ans), Feddi Lamara (24 ans), Bouarab Samir (19 ans) et Khorsi Hamza (20 ans), tous assassinés par des gendarmes de la brigade des Ouadhias, qui n'a d'ailleurs pas été délocalisée. La coordination de cette commune a élaboré pour la journée du samedi le programme suivant : à 10h : départ du monument des martyrs (centre-ville) vers la stèle des martyrs du Printemps noir de la cité Abane-Ramdane, à 12h : recueillement devant la stèle des martyrs du Printemps noir située aux Ouadhias-village. Le 28 avril, d'autres commémorations sont attendues à Larbaâ Nath-Irathen, Aït Yahia Moussa, Boudjima, etc. Beaucoup de martyrs du Printemps noir sont en effet tombés à cette date, à travers toute la Kabylie. K. S. APRES SA CONDAMNATION A SIX MOIS DE PRISON FERME La cour de Tizi Ouzou statuera sur l'appel de Hamenad Jugurta Hamenad, dit Mohand, a 23 ans. Il est délégué citoyen de Mekla. Le 20 février dernier, il est blessé grièvement au niveau de la mâchoire (fracturée) et de l'épaule par deux balles en caoutchouc tirées par des CNS à Mekla. Ce jour-là, il y avait attroupement devant l'ex-brigade de gendarmerie. En curieux, il était venu voir de quoi il retournait. Un moment plus tard, il est atteint de deux balles, il sera alors transféré au CHU Mustapha-Bacha d'Alger. Trois jours après, il reçoit une convocation de la police. Malgré son état de santé, il s'y rend alors qu'un rendez-vous au CHU à Alger l'attendait pour qu'on lui retire la “lame de drainage” qu'on lui avait placée au niveau de la mâchoire. Malheureusement, il sera arrêté et condamné à six mois de prison ferme pour “attroupement” et ce ne sera que 40 jours plus tard qu'il pourra se faire retirer la “lame de drainage” alors que cela devait se faire 3 jours au plus tard après son placement. Ses proches sont convaincus que tout a été calculé pour casser le mouvement citoyen à Mekla, car Jugurta était un élément actif, mais pacifiste. L'appel des avocats de la défense sera étudié samedi au niveau de la cour de Tizi Ouzou. K. S. Printemps noir La jeune Nabila se souvient Défigurée par une grenade lacrymogène reçue au visage lors des évènements tragiques d'avril 2001, la jeune Nabila Berkani, une stagiaire de 22 ans, originaire de Seddouk, a pu recouvrer sa ravissante frimousse, après avoir subi une intervention réparatrice dans un hôpital de Glasgow, en Ecosse, où elle fut transférée à deux reprises. “Il était environ 15h quand, je sortis, ce mardi noir du 24 avril 2001, du Centre de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA) de Seddouk, d'où je venais de récupérer mon diplôme avant de regagner le domicile parental, sis au centre-ville de la même localité. A quelques encablures de là, avait lieu une émeute : de violents affrontements éclatèrent entre un groupe de jeunes et une meute de CNS, à hauteur du siège de la daïra de Seddouk. Comme c'est le seul chemin qui mène chez moi, j'étais dans l'obligation de l'emprunter, donc contrainte de braver ce théâtre de violence. Je fus prise en sandwich entre des manifestants en colère et des éléments des CNS déchaînés, qui échangeaient des tirs (pierres, gaz lacrymogènes, projectiles…), quand, soudain, un élément des CNS m'asséna un coup de matraque. Ayant perdu mon équilibre, je finis par tomber. A ce moment-là, une grenade lacrymogène, tirée par un gendarme en faction sur la terrasse du siège de la daïra, est venue souffler ma joue gauche. Accablée par une douleur indescriptible, je gémissais et poussais des cris de détresse. Les forces des CNS, battant en retraite, s'évaporèrent brusquement, avant que quelques manifestants ne procédèrent à mon évacuation à la polyclinique de Seddouk. Admise dans un état d'inconscience inquiétant, je fus mise sous surveillance médicale jusqu'à 18 heures de la même journée. Enfin, grâce au concours de tout un chacun, notamment de la DSP de Béjaïa, j'ai pu bénéficier d'une prise en charge médicale à l'étranger.” Kamel Ouhnia