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L'état de choc
DES MILLIERS DE PERSONNES MARCHAIENT SUR ALGER, IL Y A QUATRE ANS
Publié dans L'Expression le 14 - 06 - 2005

Les matraques et les bombes lacrymogènes ont transformé la fête en un cauchemar de plus.
Les événements tragiques qui ont commencé avec l'assassinat, le 18 avril, du lycéen Guermah Massinissa dans les locaux de la gendarmerie à Beni Douala, connaissent leur summum en ce jeudi 14 juin 2001. La date restera gravée dans la mémoire des Algériens. La marche pacifique qui a drainé plus de deux millions de personnes sur Alger, à l'appel du mouvement citoyen, s'est transformée en guérilla urbaine.
Le rendez-vous a dégénéré en affrontements, émeutes et pillages. Les matraques, les bombes lacrymogènes, les gourdins et une pluie de pierres ont transformé cette fête en cauchemar. A ce jour, aucun bilan officiel de ce jeudi noir n'a été rendu public.
Le brasier ne s'est pas éteint, le ressentiment s'est accentué et la stratégie du chaos s'est installée après cette marche du 14 juin. Le bilan a été lourd pour l'Algérie dans une Kabylie saignée à blanc. 126 jeunes ont été assassinés, des milliers de blessés et paralysie totale de l'activité économique de la région.
Le rapport de la commission nationale d'enquête installée par le président de la République et dirigée par le Pr Mohand Issaâd note que «la réaction violente des populations a été provoquée par l'action non moins violente des gendarmes, laquelle, pendant plus de deux mois, a nourri et entretenu l'événement: tirs à balles réelles, saccages, pillages, provocations de toutes sortes, propos obscènes et passage à tabac», «les gendarmes sont intervenus sans réquisition des autorités civiles comme le stipule la loi» a écrit le rapport ce cette commission. «La violence enregistrée contre les civils est celle d'une guerre, avec usage de munitions de guerre», ajoute le même rapport.
La défiance et l'incompréhension catalysaient la révolte au point que le pouvoir central et la Kabylie se regardaient en «chiens de faïence» durant des années. Entre juin 2001 et début 2003, la Kabylie a été pratiquement interdite aux officiels.
L'entêtement et les maladresses des pouvoirs publics dans la gestion de cette crise ont radicalisé les positions des archs. La protestation s'est poursuivie sur plusieurs mois.
Des élections législatives en mai 2002 et les locales en octobre de la même année ont été empêchées et boycottées dans un climat de tension extrême. La confusion et les dissensions ont atteint leur paroxysme lorsqu'un dialogue a été amorcé par l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis.
Ce fut l'épisode des délégués «taïwan» qui a complètement discrédité l'idée même de dialogue. L'officialisation de Tamazight en tant que langue nationale en mars 2002, l'annonce par le gouvernement de nouvelles mesures en faveur de la Kabylie, notamment une enveloppe de 20 milliards de dinars en prévision d'un dialogue, n'ont pas fait fléchir l'intransigeance des archs.
A la fin du mois de mai 2003, le nouveau chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, lance une offre de dialogue. Le 20 juillet de la même année, le président de la République relance cette offre de dialogue lors d'une visite à Sétif.
L'appréhension des archs s'est atténuée après la satisfaction de leurs préalables par le gouvernement. Ils ont exigé, «la libération des détenus, l'arrêt des poursuites judiciaires, la révocation des élus issus des dernières élections, l'amnistie fiscale couvrant la durée du mouvement pour les commerçants des régions concernées et la prise en charge du contentieux Sonelgaz». Mais le fait le plus saillant dans cette reprise de dialogue a été le geste du chef du gouvernement à la veille de la célébration du double printemps en Kabylie.
Dans un geste inédit, Ahmed Ouyahia s'est recueilli sur la tombe de la première victime du Printemps noir, Guermah Massinissa, en déposant une gerbe de fleurs. Il s'agit là d'un geste et d'une symbolique politique forte de la part de l'Etat en direction de la Kabylie. Les historiens et les analystes des prochaines décennies auront certainement à disserter sur cet élan de citoyens dans un combat qui marque l'histoire politique et sociale de l'Algérie indépendante. Un combat qui s'apparente à celui de David face à Goliath mais qui est demeuré pacifique.


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