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“Liberté pour les Irakiens” n'est pas démocratie
Publié dans Liberté le 24 - 04 - 2003

Plus de un million de pèlerins chiites. Des scènes frappantes d'autoflagellation. Au schisme ethnique, vient s'ajouter l'opposition doctrinale. Un contentieux vieux de plus de quatorze siècles se réveille de manière spectaculaire.
Ce n'est pas en ramenant leur démocrate maison dans leur paquetage que les Etats-Unis imposeront la démocratie par laquelle ils ont, en partie, légitimé leur intervention en Irak. Associant Chalabi à l'occupant américain, les manifestants frénétiques et ensanglantés de Kerbala réclament le départ de l'un et de l'autre. C'est qu'ils ont la conviction que l'autorité sur le pays revient aux 60% d'Irakiens qu'ils constituent. Le fait d'avoir été longtemps dominés et réprimés par des représentants de la minorité sunnite légitime, à leurs yeux, encore plus leur prise de pouvoir. Au nom du principe naïf de la primauté de la majorité et du droit à la compensation que les Occidentaux, pensent-ils, devraient comprendre depuis qu'ils l'ont appliqué à la communauté juive pour l'indemniser de la persécution fasciste. Or, l'autorité la plus massivement acceptable n'est autre que celle des mollahs. Le piège est là : la puissance “libératrice” aura-t-elle la légitimité de “libérer” la société irakienne de ses atavismes communautaires, après l'avoir délivré de Saddam ? Sans cela, en effet, la démocratie escomptée ne sera que le résultat des héritages traditionalistes, d'antagonismes ethniques, tribaux et surtout dogmatiques.
Comme quoi, aussi vrai que la démocratie ne s'importe point, elle ne s'exporte pas. La démocratie n'a pas été portée en Irak par un mouvement révolutionnaire local qui conditionne toute transition politique viable. Ce ne sont pas quelques élites modernistes qui ont grandi dans le silence de la peur pour les uns, et dans l'éloignement de l'exil pour les autres qui compenseront le déficit de projet de société démocratique.
Au mieux, l'Irak, parce que sa libération est l'œuvre d'une puissance étrangère, occidentale qui plus est, sera, par arrangement ou par affrontement, au mieux une théocratie, au pire un agrégat de suzerainetés ethnico-religieuses. A chacune de leurs interventions en terre d'islam, les Etats-Unis ont l'habitude de mener les Etats de Charybde en Scylla. En Iran, ils ont converti une royauté brutale en une impitoyable théocratie ; en Afghanistan, ils ont remplacé une dictature communiste par un régime de castes religieuses et belliqueuses. Et de trois, en Irak. Car, l'Amérique ne va tout de même pas faire la guerre aux Irakiens pour leur dicter le meilleur des régimes si, faute de consensus démocratique préalable, ils tiennent d'abord à faire valoir le rapport de force tribal et doctrinal.
En Algérie, où l'avènement du multipartisme procède des luttes internes, l'absence de codification démocratique a rendu possible le détournement de notre propre libération. Que dire alors de la libération irakienne qui procède de l'intervention externe et ne dispose d'aucun consensus doctrinal antérieur ?
L'issue invariablement islamisante des ingérences passées et le dénouement incertain de l'aventure irakienne permettent de douter du caractère démocratique des desseins qui motivent les interventions américaines.
M. H.


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