Devant la salle de l'OMS Larbi-Bendjerid de Aïn Témouchent, pratiquement pleine, le secrétaire général du RND s'est longuement étalé sur les prérogatives des APC qui, selon lui, devront être élargies et renforcées. S'adressant aux jeunes qui s'aventurent à traverser la mer au risque de leur vie, il leur rappelle que leurs aïeux le faisaient dans le cadre des “Foutouhate El-Islamia” avec la conquête de l'Espagne. “Toute la différence est là”, dira-t-il. Cependant, l'orateur s'est attaqué aux racines qui ont amené nos jeunes à fuir leur pays en pointant un doigt accusateur vers les élus qui leur ont tourné le dos quand il s'agit de répondre aux doléances de leurs concitoyens. “Quelle incidence aura la cimenterie de Béni-Saf, le projet de l'aluminerie où la réalisation du dédoublement de la RN2 si les préoccupations des jeunes ne sont pas prises en considération ?” s'interroge Ouyahia en précisant que rien ne dit que ces candidats à la harga ne s'engageront pas dans des actes de vandalisme. “Tous les efforts consentis par les pouvoirs publics en termes de développement seront voués à l'échec, si les fondements même des institutions que sont les APC ne sont pas solides. Un Etat fort ne se construit pas par le haut”, insistera-t-il. Abondant dans le même sens, le premier responsable du RND ira jusqu'à déclarer qu'il est favorable à la sanction des élus qui ont failli à leur mission. “Nous allons exiger dans le nouveau code communal des sanctions contre les APC, dont la dissolution pure et simple, qui échouent dans la prise en charge des préoccupations des citoyens. On ne peut tolérer que des groupes de citoyens qui, en raison de l'absence d'une oreille attentive des élus locaux, s'en prennent à des édifices publics, soient présentés seuls devant la justice. Le maire est le premier responsable de sa commune”. Les membres de l'APW n'ont pas été en reste puisqu'ils ont eu leur part de reproches. Pour Ouyahia, ces élus ne sont présents dans la salle que pour approuver un budget qui est déjà établi et ficelé par l'administration. “Si nous avons décidé de choisir les candidats qui ne sont pas militants du RND nous savons à quoi nous tenons puisqu'un tel choix n'est pas fortuit et répond à une stratégie. Dans un pays qui se respecte, c'est le sénateur qui défend son douar”. M. Ouyahia a déclaré à l'assistance que son parti a arrêté un programme pour les cinq ans à venir au profit des communes que ses élus auront à gérer. Selon lui, quelle réconciliation si l'Etat continue de ne compter que sur la mamelle du pétrole et que ces enfants continuent de fuir le pays, allusion faite aux harragas ? Enfin, il n'omettra pas de critiquer le ministre de la Solidarité qui pourrait adopter la même stratégie que lors de la dernière campagne électorale grâce à l'affectation des bus au profit des associations qualifiée de “politique du Père Noël”. Par ailleurs, à Oran le leader du RND est revenu sur la situation financière du pays qui est excellente, à côté de cela, l'Algérien se heurte à des difficultés pour vivre. Allusion à la pomme de terre. Néanmoins, Ahmed Ouyahia évoquera la situation sécuritaire qui s'est nettement améliorée, mais maintenant les Algériens ont peur de sortir à cause des voyous. F. Boumediene/M. Laradj