L'éventail politique sera élargi à d'autres partis tels que le FNA qui fera son entrée en lice. A trois mois du renouvellement des membres du Conseil de la Nation, la fièvre des sièges enflamme les états-majors des partis. La bataille s'annonce plus rude entre le RND et le FLN. En tant que parti majoritaire, le FLN veut garder son leadership au niveau de la chambre haute. Le RND tente de se placer en pole position dans l'institution présidée par Abdelkader Bensalah. Le MSP peut aussi miser sur cette compétition pour renforcer son poids, mais à un degré moindre que ses partenaires de l'Alliance présidentielle. D'ailleurs, le vieux parti a été l'un des premiers à lancer la campagne et à donner des instructions à ses militants six mois avant le rendez-vous. Le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a entamé avant l'été une tournée à travers le pays pour sensibiliser davantage les élus sur l'enjeu de cette joute. Il a appelé ses militants à choisir les plus aptes et les plus compétents pour représenter le parti aux prochaines sénatoriales. Lors d'une dernière rencontre régionale regroupant les élus des wilayas d'Oran, de Relizane et de Mostaganem, M.Belkhadem a mis l'accent sur l'enjeu de sélectionner des éléments compétents. S'adressant à l'assistance, M.Belkhadem a précisé qu'il faut faire «un bon choix des élus pour consolider la position du parti sur la scène politique nationale». «La force d'un parti ne se mesure pas seulement à travers son implantation au sein du peuple, au nombre des voix et des sièges récoltés, mais aussi par la force de ses propositions et sa capacité à être au diapason de l'évolution», a-t-il martelé. La formation de Ahmed Ouyahia affûte ses armes. Son secrétaire général a déjà envoyé une instruction à la base pour aller vers des élections préliminaires afin d'éviter la «fitna». Voulant reprendre les commandes du Sénat, en raflant le maximum de sièges, il a laissé libre choix aux élus pour faire des alliances. Lors du dernier meeting animé le week-end dernier à Aïn Témouchent, M.Chorfi a appelé les cadres du RND à faire preuve de discipline afin de réussir à passer l'élection des sénatoriales. «Vous devez vous soumettre aux instructions et au règlement du parti. Tout contrevenant sera sanctionné.» Le parti de la mouvance islamiste n'est pas en reste. Le MPS, qui n'a pas encore sorti la tête de l'eau avec sa scission, va saisir cette échéance pour se remettre. Or, ce rendez-vous ne concerne pas seulement les partis traditionnels. L'éventail politique sera élargi à d'autres partis tels que le FNA qui fera son entrée en lice. Son président, Moussa Touati, fait actuellement de cet événement son cheval de bataille. En prévision de cette échéance, M.Touati a entamé une série de visites à travers le pays pour sensibiliser la base sur l'importance de cette bataille. Lors d'une rencontre régionale organisée récemment à Aïn Témouchent, M.Touati a déclaré: «Le FNA doit être présent en force au Sénat». Le patron du parti focalise tout son attention sur le Sénat, en décembre, et entend voir s'ouvrir à lui les portes de la deuxième chambre où il compte obtenir quelques sièges. Conforté par les législatives de 2007, le Front national algérien croit en ses capacités et ambitionne de placer ses troupes au Sénat. Même si tous se préparent en catimini, les partis ne tarderont pas à investir le terrain pour mener la bataille des sièges au Sénat.