Pour l'heure, toute évocation du sujet est pour lui une spéculation. Ce qui pourtant ne va certainement pas calmer les ardeurs et l'offensive du FLN pour imposer la révision de la Constitution et le troisième mandat pour Bouteflika, encouragé qu'il sera par la réponse évasive du Président. Pour la première fois que la question du troisième mandat lui a été franchement posée, le président Bouteflika a usé de la subtilité pour l'esquiver comme un épéiste pour ne pas l'avoir en face. Parade qui davantage participera à l'entretien du flou alors que la problématique s'est invitée dans le presque-débat de la campagne électorale. Le FLN en fait une sorte de programme, d'objectif politique allant jusqu'à anticiper sur la révision de la Constitution. Son état de santé pour certains, l'ampleur de son programme à achever pour d'autres sont autant de facteurs qui relèguent la question au second plan. Lui-même, en évitant de répondre à la question, n'en fait pas une priorité. Il n'en écarte pas moins totalement l'éventualité en soulignant son attachement au respect en toutes circonstances de la souveraineté du peuple. Pour l'heure, toute évocation du sujet est pour lui une spéculation. Ce qui pourtant ne va certainement pas calmer les ardeurs et l'offensive du FLN pour imposer la révision de la Constitution et le troisième mandat pour Bouteflika, encouragé qu'il sera par la réponse évasive du président malgré le soin qu'il a pris en disant que c'est de la spéculation sans intérêt. Intérêt que prétend clairement avoir trouvé le vieux parti unique en faisant de cet axe son cheval de bataille à l'approche de chaque échéance occultant parfois les enjeux des joutes électorales. Cela ne contribue nullement à éclairer sur ses intentions alors qu'une large portion de son second mandat est consommée. Ce qui en toute évidence apportera encore matière à spéculation à une scène et campagne politiques en flagrant déficit thématique et manque de saveur. Bouteflika a pris la précaution de se mettre en marge des diatribes partisanes pour remettre la carte du troisième mandat entre les mains du peuple risquant encore une fois de marginaliser les partis. Il laisse ainsi implicitement ouverte une brèche d'où s'insinue “l'éventualité de sa volonté de se représenter”, cautionné par le peuple. Ce dernier serait appelé à se prononcer sur la question le moment venu. Novembre n'est donc pas une opportunité. D. B.