A une année de la fin de son second mandat — dernier que lui garantit l'actuelle loi fondamentale —, le président Bouteflika se trouve devant des observateurs avides de visibilité sur le devenir de la République. Cinquième année d'un second mandat et dixième depuis la première élection de Bouteflika en 1999, le pont vers 2009 qui prend son point de départ aujourd'hui ne trouve pas encore ses desseins dans ce nuage voilant le ciel politique algérien. Le compte à rebours est entamé et le coup de starter pour la course à la prochaine présidentielle a été donné. Il ne reste plus qu'à savoir qui prendra part à cette compétition qui se soldera par le nom du prochain président de la République algérienne. Bouteflika sera-t-il candidat à sa propre succession ? C'est la question que se pose l'ensemble de la classe politique et dont la réponse demeure jusqu'à ce jour tenue secrète par le principal concerné, à savoir Abdelaziz Bouteflika. A une année de la fin de son second mandat, dernier que lui garantit l'actuelle loi fondamentale, le président Bouteflika se trouve devant des observateurs avides de visibilité sur le devenir de la République. Au-delà de son ambition non encore affichée mais demeurant suggérée de briguer un troisième mandat, il s'agira pour l'Algérie de savoir quelle trajectoire devra-t-elle emprunter, et pour la démocratie de savoir si elle y laissera des plumes. Le flou règne et les spéculations vont bon train. La donne politique demeure pour l'heure l'otage des cercles de décision qui semblent oublier que le devenir de ce pays appartient aussi à un peuple que la Constitution actuelle désigne comme principal électeur ayant la prérogative du choix de ses représentants pour qu'ils garantissent le respect des lois de la République et qu'ils rendent compte des projets d'avenir qu'ils réservent au pays. Ce qui est aujourd'hui acquis, c'est que l'année politique qui commence en ce 8 avril 2008 sera une année charnière et mouvementée devant déterminer la prochaine étape de la vie institutionnelle du pays jalonnée au cours des 45 dernières années de mouvements successifs à la tête de la pyramide de l'Etat sans que l'idéal démocratique ne soit atteint. Cinquième année d'un second mandat, et dixième depuis la première élection de Bouteflika en 1999, le pont vers 2009 qui prend son point de départ aujourd'hui ne trouve pas encore ses desseins dans ce nuage voilant le ciel politique algérien. Bouteflika est tenu de rendre public son projet de révision constitutionnelle et dire clairement s'il le compte encore parmi ses objectifs ou non. Dans son dernier entretien accordé à l'agence britannique Reuters, le Président a jeté davantage de doutes sur ce projet qui, pourtant, avait été porté en fanfare par le FLN. Sa phrase consistant à dire qu'il tient d'abord à terminer « correctement » son actuel mandat, a replongé la classe politique dans la logique du statu quo, mais aussi a laissé planer l'incertitude sur l'absence de consensus au plus haut niveau du pouvoir de décision sur la faisabilité de ce projet. Une année est-elle à même de lui donner toutes les garanties de terminer correctement tous les chantiers engagés, rattraper les échecs de deux mandats successifs en boostant une machine économique ralentie par les hésitations et le manque de vision prospective ou encore relever un pouvoir d'achat rongé par une inflation galopante et dépendante du commerce extérieur ? Rien n'est encore sûr, et la manne pétrolière est loin de répondre seule à un tel défi. Le ton des promesses émaillant la précampagne de la présidentielle de 2004 n'étant plus de mise, Bouteflika est conscient que c'est sur la base de son bilan qu'il peut défendre son option d'un troisième mandat. Et contrairement à l'élection de 2004 où le Président n'avait aucune difficulté à garder au secret sa candidature jusqu'à la dernière minute, il est impératif aujourd'hui pour briguer un troisième mandat qu'il se prononce bien à l'avance puisque seul un amendement de la loi fondamentale peut le lui permettre. Ce qui est sûr, c'est que si amendement il y a, il devra intervenir avant la fin du mandat actuel et même avant l'été, afin de donner le feu vert ensuite à un vrai débat d'idées sur les articles qui seront touchés et ouvrir la vraie campagne de soutien ou d'opposition pour s'acheminer enfin vers son adoption et donc ouvrir des perspectives plus claires et surtout donner de la crédibilité à une révision qui semble se borner au seul article 74 relatif à la limitation des mandats. Pour l'heure, hormis le ballon-sonde du troisième mandat lancé par le FLN et l'UGTA et la candidature annoncée de Fawzi Rebaine, les contours de l'élection présidentielle de 2009 constituent la grande inconnue. Le marasme social est, quant à lui, bien une réalité connue et cernée, au point où des jeunes Algériens flirtent par milliers avec la mort pour atteindre une autre rive plus prospère.