Le secrétaire général du parti FLN, Abdelaziz Belkhadem, a révélé hier que la dénonciation par le président français, Nicolas Sarkozy, des crimes coloniaux, est “satisfaisante”. “Les déclarations faites hier (lundi 3 décembre, ndlr) par M. Sarkozy et le discours qu'il a prononcé aujourd'hui (hier, ndlr) en présence du président de la République est un discours qui reconnaît les crimes du colonialisme. Il a montré des signes encourageants en parlant de crimes abominables. C'est une déclaration satisfaisante”, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse animée au siège de sa formation, à Alger. Il a cependant nuancé ses dires, en ajoutant : “Mais, nous au FLN, nous disons que la reconnaissance ne suffit pas”. Le patron du parti FLN a tenté de jouer la carte de la détente, puisqu'il a soutenu que “nous voulons des relations apaisées avec notre partenaire français, pour peu que les intérêts de nos deux peuples soient respectés”. Le conférencier est revenu, par ailleurs, sur les résultats des élections locales du 29 novembre dernier, pour noter une “augmentation relative” de la participation de la population, comparativement aux législatives du 17 mai 2007. Et, pour réaffirmer que sa formation, qualifiée de “plus ancien des partis” est “la première force politique dans le pays”. à ce sujet, il donnera pour preuve les 44 Assemblées populaires de wilaya (APW) et les 799 Assemblées populaires communales (APC) raflées par sa formation, dont 344 APC sont des Assemblées “où le parti FLN est à égalité avec d'autres partis”. Abdelaziz Belkhadem a également voulu mettre en avant les largesses de son parti, laissant ainsi entendre que sur les 344 APC, sa formation a préféré “perdre 16 APC” et faire siennes seulement 162 APC, pour “gagner en légitimité électorale et permettre le rapprochement avec les jeunes”. Il a saisi l'occasion pour rappeler les résultats obtenus par les trois partis politiques de la coalition, à savoir “80% pour les APC et plus de 59% pour les APW”. Mais, le chef du parti FLN a divulgué que “les alliances se feront au niveau local”, en se montrant ferme par rapport à “la responsabilité du responsable au niveau des APC”, qu'il soit du FLN, du RND ou du MSP. “Le parti vainqueur présidera entièrement l'APC pour rendre des comptes de sa gestion”, a-t-il certifié. En termes plus clairs, la formation politique qui a obtenu le plus de voix au niveau d'une APC sera celle qui présidera les destinées de cette dernière. L'autre annonce faite par le conférencier se rapporte à la volonté du parti FLN d'accéder à la révision de la Constitution et de faire passer l'idée d'un troisième mandat pour le chef de l'Etat. Il a justifié cette démarche par l'envoi, par les militants et cadres de son parti, de lettres “demandant la révision de la Constitution et un troisième mandat pour le président de la République”. Une démarche qui s'est finalement soldée, selon lui, par la constitution d'une “structure exécutive”, présidée par le SG du FLN, qui se chargera de réaliser ces deux objectifs. Dans ce cadre, un communiqué a été distribué aux journalistes présents, signé par le secrétariat de ladite structure, réaffirmant la volonté de porter le président Bouteflika pour un troisième mandat, afin de concrétiser son programme. Et, pour coller aux statuts de sa formation, il informera que le Conseil national, à qui revient la prérogative de trancher sur ces deux questions, se prononcera lors de la réunion qu'il tiendra à “la dernière semaine du mois de décembre, après l'Aïd”, entre le 24 et le 25 décembre prochains. Pour M. Belkhadem, la requête relative à un troisième mandat “n'est pas une violation de la Constitution, car nous demandons la révision de la Constitution”. Une révision qui, à ses yeux, ne concernera pas uniquement l'article limitant le nombre des mandats à deux pour le président de la République, mais aussi “d'autres articles” de la loi fondamentale. Le conférencier a balayé de la main la question de la santé du chef de l'Etat, déclarant : “Je ne suis pas médecin et le Président se porte bien.” Il a cependant admis que le président Bouteflika “peut dire non, même si c'est la position de notre parti”. “Mais, n'allez pas vite en besogne, attendez pour voir”, a-t-il prévenu plus loin. Interpellé sur le retrait de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pourtant membre de l'Union africaine (UA) du sommet Europe-Afrique, qui se tiendra à Lisbonne la semaine prochaine, alors que le Maroc y participera sans être membre de l'UA, le SG du parti FLN a répondu : “La RASD n'est pas exclue ; elle a volontairement accepté de ne pas assister. Ce n'est pas d'ailleurs la première fois.” H. Ameyar