Ils sont d'ailleurs des centaines de pieds-noirs à venir chaque année à Tlemcen, Laghouat, Boufarik, Constantine à la recherche d'une partie de leur vie. L'hospitalité, qui n'est pas un vain mot dans notre culture, recommande de la retenue et de la sagesse. La visite d'Etat que va effectuer prochainement à Alger le président français donne déjà lieu à un début d'emballement médiatique des deux côtés de la Méditerranée. Chez nous, ceux-là mêmes qui s'étaient opposés en 2000 à la venue du chanteur français Enrico Macias, en pèlerinage à la ville de Constantine où il était né, tentent de rebondir, à la recherche de quelques dividendes politiques en cette période de campagne électorale. Sauf que cette fois-ci, les habitants du Vieux-Rocher, autrement plus préoccupés par les difficultés du quotidien, ne donnent pas l'impression de vouloir se laisser embringuer à nouveau dans une affaire somme toute ordinaire. En effet, quoi de plus banal qu'un natif de Constantine exprime le souhait de revenir en pèlerinage au quartier de son enfance. Ils sont d'ailleurs des centaines de pieds-noirs à venir chaque année à Tlemcen, Laghouat, Boufarik, Constantine à la recherche d'une partie de leur vie. L'hospitalité, qui n'est pas un vain mot dans notre culture, recommande de la retenue et de la sagesse. De l'autre côté de la mer, le livre du journaliste Jean-Pierre Tuquoi montre comment le lobby des nostalgiques de “l'Algérie française” a pesé de son poids dans le Parlement en faveur de la loi scélérate du 23 février qui érige les crimes coloniaux en œuvre civilisatrice. C'est dire, encore une fois, tout le poids de l'histoire qui reste décisif dans le rapport entre Alger et Paris marqué depuis l'indépendance par l'alternance du couple attraction/répulsion. Les présidents Bouteflika et Chirac ont œuvré avec sincérité et détermination à la refondation des relations bilatérales. Le traité d'amitié qui devait consacrer cette refondation n'a pu voir le jour à cause de ce passé qu'il convient de regarder à Alger comme à Paris avec objectivité et sérénité, pour en faire un moteur à une véritable relance qu'ont à cœur des millions d'Algériens et de Français qui attendent beaucoup de la prochaine visite de Nicolas Sarkozy. N. S.