Le chef de l'Etat a souligné à Riyad que la stratégie à long terme, qui s'est dégagée de la rencontre, aspire à préserver l'intérêt des générations futures à travers le raffermissement de la coopération entre pays producteurs et pays consommateurs. Après Alger en 1975 et Caracas en 2000, les 13 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), fondée en 1960, se sont réunis samedi et dimanche derniers à Riyad, en Arabie Saoudite. Les chefs d'Etat se sont engagés à approvisionner les marchés mondiaux de façon “suffisante et fiable”. Cette promesse ne semble pas apaiser les marchés. Les prix du pétrole montaient hier en dépit de l'engagement pris par l'Opep. Vers 11h GMT, sur l'Intercontinental Exchange de Londres, un baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier coûtait 92,10 dollars, en hausse de 48 cents. À la même heure, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude pour livraison en décembre (1er jour de cotation de ce contrat) s'échangeait à 94,56 dollars, en hausse de 72 cents. Les analystes estiment que la rencontre n'a pas eu d'impact sur le marché. La question des niveaux de production n'a, en effet, pas été abordée lors de ce sommet et le sera à la réunion ministérielle du 5 décembre à Abou Dhabi. Les dirigeants de l'Opep avaient indiqué avant le début de leur sommet que celui-ci n'allait pas décider d'un relèvement des plafonds de production de pétrole. Du coup, “le fait que le sommet de Riyad n'ait pas débouché sur des décisions concrètes, les facteurs qui ont poussé les cours du brut à des niveaux record demeurent intacts”, ajoutent les analystes. Ce que les observateurs ont retenu, ce sont les tensions et querelles sur la dégringolade du dollar. L'Opep commence à s'inquiéter de l'effondrement du dollar. Les prix du pétrole sont libellés en billet vert, dont la baisse entame les revenus des pays producteurs. Le cours a chuté de près de 15% depuis un an face à l'euro, diminuant d'autant les revenus pétroliers des pays producteurs. La dépréciation de la devise américaine ampute le pouvoir d'achat des pays membres de l'Opep. Faut-il instaurer un panier de monnaie pour plus de stabilité ? Faut-il s'affranchir de la monnaie américaine ? La question divise. Rien n'a été décidé. Le communiqué final ne fait pas de référence directe aux conséquences de la dépréciation du dollar sur les revenus des pays de l'organisation, comme le souhaitait l'Iran, soutenu par le Venezuela. Pour autant la déclaration finale évoque la tenue d'un comité des ministres des Finances et du Pétrole pour étudier l'impact de la baisse du billet vert et d'éventuelles solutions. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans son allocution a souligné que “la stratégie à long terme qui s'est dégagée du sommet de Riyad aspire à préserver l'intérêt des générations futures en entretenant cet équilibre vital qui repose sur notre attachement et notre souci de raffermir les liens de coopération, de partenariat et de dialogue responsable entre les pays exportateurs et leurs pairs consommateurs de pétrole, comme condition sine qua non à la réalisation de notre aspiration à garantir la prospérité pour tous. C'est dans cette aspiration que s'inscrit notre effort soutenu pour renforcer notre solidarité avec les pays les moins développés”. Synthèse M. R.