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La Chine est la première source de la contrefaçon dans le pays. Le fléau a pris de l'ampleur dans le pays “7% des médicaments commercialisés en Algérie sont contref
Le nombre de produits contrefaits commercialisés sur le marché national ne cesse d'augmenter. Cette nette progression d'année en année prend des proportions alarmantes. Durant l'année 2006, il a été retenu par les services des douanes plus de 831 786 produits contrefaits contre 298 102 en 2005. Ce phénomène engendre chaque année des pertes allant jusqu'à 200 millions d'euros, selon une publication de la mission économique française, reprise par le directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK). Entre 2002 et 2007, plus de 1 million d'articles ont été retenus sous douanes. Durant l'année en cours, l'administration des douanes a reçu une quarantaine de demandes d'intervention pour contrefaçon sur les marques des produits. La nature des produits les plus ciblés reste la pièce de rechange automobile, les cosmétiques, les produits électriques et alimentaires ainsi que les produits pharmaceutiques. La Chine est classée leader incontestable de la production de la contrefaçon à destination de l'Algérie. Elle est suivie des Emirats arabes unis et de la Turquie. Plus de 70% des interventions des douanes l'ont été suite à des alertes par la direction générale. Environ 20% sont des interventions d'office, alors que 10% ont été effectués sur renseignements. Il faut rappeler que plus de 60% des pièces de rechange automobile, commercialisées en Algérie, sont contrefaites. Dans notre pays, les produits pharmaceutiques sont touchés à un taux qui avoisine les 7%. Certains médicaments sont, en effet, fabriqués à base de produits chimiques contrefaits, voire toxiques. Le même taux touche particulièrement les pneumatiques. Le fléau “gangrène” des taux se situant entre 5% et 10% le commerce international. L'économie nationale aussi en est atteinte à des dimensions de plus en plus importantes. Les experts ont défini la contrefaçon comme toute atteinte aux droits d'un détenteur de titre de propriété intellectuelle par la reproduction sans autorisation de son œuvre. Cette question a été au centre des discussions engagées au cours de la conférence sur l'ouverture de protection de la propriété industrielle organisée par le Forum des chefs d'entreprise conjointement avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) et la AHK. Intervenant lors de cette rencontre, Me Ali Haroun a expliqué que les sanctions contre la contrefaçon devraient être plus sévères pour dissuader davantage les contrefacteurs. Ali Haroun qualifie la contrefaçon de “trafic sur la marque dans le but d'induire en erreur et de tromper le consommateur”. Entre 1966 et 2006, plus de 220 000 marques ont été enregistrées dont 90% proviennent des pays étrangers. Parmi elles, il existe des sociétés qui déposent leurs titres directement dans les pays où elles veulent s'installer. D'autres procèdent à une demande d'extension de leurs marques vers ces pays. Cette procédure se réalise conformément à la convention de Madrid. Pour Me Ali Haroun, l'importation de produits à bas prix signifie que ces derniers sont de moindre qualité. Il propose des solutions outre que répressives. L'érosion du pouvoir d'achat encourage la contrefaçon L'avocat suggère de préserver le titulaire de la marque et le droit du consommateur. Celui-ci doit être, selon lui, souvent éclairé sur ces questions. Les magistrats, les agents douaniers et ceux du contrôle de qualité doivent être, ajoute-t-il, formés. Il serait donc judicieux de lancer des cycles de formation sur des thèmes liés aux produits et sur le processus de leur fabrication, au profit de cette catégorie de responsables par les opérateurs détenteurs de marques. Il faut chercher, est-il souligné lors de cette conférence, les raisons qui poussent le consommateur algérien à opter pour les produits contrefaits affichés à des prix bas. L'érosion du pouvoir d'achat, tel que précisé par le président du FCE, M. Réda Hamiani, encourage effectivement la contrefaçon. Au moment où le citoyen ne peut plus se permettre d'acheter des produits originaux, la marchandise en provenance d'Asie inonde nos marchés à des prix à la portée de la majorité de la population. Le choix est ainsi vite fait pour les ménages aux bourses moyennes. Les participants à cette rencontre ont posé également le problème d'application des peines au sein des tribunaux. Des efforts de recherche colossaux ont été consentis et des coûts d'investissement considérables dépensés pour la fabrication de produits. Or, les sanctions pour contrefaçon sont insignifiantes. Une autre problématique a été, en outre, abordée. Il s'agit du constat établi par les observateurs qui relèvent que tous les grands industriels comme le Japon, la Chine ont commencé par copier les produits, puis ils sont devenus de vrais producteurs. La question est donc posée : faut-il suivre cette démarche ? “Suffit-il de copier pour devenir compétent ?” s'est interrogé Me Haroun. Pour lui, il y a lieu de s'inspirer des autres puissances tout en apportant ses capacités d'innovation pour produire. Badreddine KHRIS