La lutte contre la contrefaçon nécessite la mobilisation de toutes les institutions. Les Douanes algériennes, qui sont aux avant-postes de ce travail, appellent à l'association de toutes les institutions afin d'endiguer ce phénomène qui gangrène l'économie nationale. Le directeur central au niveau de la direction générale des Douanes algériennes, a indiqué, hier, que la contrefaçon a pris des proportions alarmantes. Medjber Bouanam, invité de la Chaîne III de la Radio nationale, a fourni des chiffres révélateurs sur l'ampleur de la contrefaçon en Algérie. En une année, les saisies des douanes ont presque triplé. "Les Douanes algériennes ont saisi 850 000 articles en 2006, contre 250 000 en 2005". Mais le plus grave est que le phénomène de la contrefaçon touche, et les produits de large consommation. Les médicaments ne sont pas en reste. "Nous avons eu à traiter un cas de contrefaçon de produits pharmaceutiques", a indiqué Medjber Bouanam qui a souligné, au passage, que les produits en proie à la contrefaçon sont les " pièces de rechange suivies des produits alimentaires, des cosmétiques, des produits électroménagers et des cigarettes". Les Douanes algériennes ont déterminé la provenance de ces produits qui menacent la pérennité des entreprises algériennes ainsi que les postes d'emploi. L'Asie reste, selon Medjber Bouanam, la plaque tournante de ce trafic. " Les produits contrefaits proviennent de la Chine et des Emirats arabes unis avec 61% du lot de marchandises retenues ". Un chiffre inquiétant qui nécessite des actions concertées. La première, que la direction des douanes a entamée, vise à associer les propriétaires des marques ciblées, notamment dans le volet formation du personnel. " La direction générale a signé des conventions et une dizaine d'autres suivront avec les propriétaires des marques pour faciliter l'identification des produits contrefaits ", a déclaré le directeur central des Douanes. Mais la lutte ne saurait donner de fruits sans un durcissement de la législation en cours. C'est ainsi que les Douanes algériennes envisagent de " réviser les textes législatifs" où des mesures coercitives seront intégrées. " La contrefaçon doit être qualifiée de délit dans le code des douanes et non comme une contravention comme il est le cas actuellement ", a souligné Medjber Bouanam. Cette mesure permettra de réprimer sérieusement les auteurs. Et ce n'est pas tout, le plan d'action des douanes algériennes vise également à créer des services spécialisés dans la lutte contre la contrefaçon en plus du travail de "sensibilisation à l'adresse des propriétaires des marques ". Ces derniers, précise Medjber Bouanam, doivent se mobiliser et " saisir la justice dans le cas où leurs produits sont contrefaits".