À l'approche de la fin de son séjour à la Maison-Blanche, tout comme ce fut le cas pour ses devanciers, George Bush daigne accorder un peu de son temps au conflit israélo-palestinien qui maintient toute une région depuis plus d'un demi-siècle sur la bouche d'un volcan. “Le mardi 27 novembre, les Etats-Unis recevront le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas, des membres de la Ligue arabe, du Conseil de sécurité de l'ONU, du G8 et d'autres acteurs internationaux-clés pour une conférence à Annapolis”, a annoncé officiellement, mardi soir, le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack. Il s'agit d'une nouvelle tentative américaine de faire progresser la paix au Proche-Orient entre Israéliens et Palestiniens sous la férule cette fois-ci de George Bush. Désireux de terminer ses deux mandats en beauté, le locataire du bureau ovale emboîte le pas à ses prédécesseurs sur ce dossier en convoquant à son tour les dirigeants palestiniens et israéliens pour un autre accord de paix. C'est à croire que les présidents des Etats-Unis finissent toujours par se rappeler en fin de mandat que le conflit du Proche-Orient doit être réglé. Mettant alors les bouchées doubles pour parvenir à un miracle, ils placent alors la charrue avant les bœufs et finissent par s'emmêler les pinceaux. George Bush aura-t-il plus de chances que Clinton ou Jimmy Carter ? Difficile de répondre par l'affirmative tant les différends entre Palestiniens et Israéliens demeurent encore entiers. En effet, les deux parties, souvent aux antipodes, ne s'étaient toujours pas mises d'accord mardi sur un document commun à approuver à Annapolis, a reconnu David Welch. Ehud Olmert a dit espérer, sans trop de convictions un “accord définitif” avec les Palestiniens en 2008. Il a souligné que la réunion d'Annapolis n'était “pas supposée être une réunion de pourparlers”. Les négociations commenceront après “sur les questions fondamentales”, a-t-il précisé, pour tempérer l'ardeur des Américains. Pour rappel, les principaux différends portent sur le statut de Jérusalem-Est, occupé par Israël depuis 1967, les frontières d'un futur Etat palestinien, le statut des réfugiés palestiniens et le sort des colonies juives. Les invitations formelles ont été envoyées mardi et aucune réponse officielle n'a encore été reçue, notamment des pays arabes comme l'Arabie Saoudite et la Syrie, dont la présence est fortement souhaitée par Washington, car elle donnerait plus de crédibilité à l'évènement. Par ailleurs, les pays arabes se réunissent aujourd'hui et demain au Caire pour décider de leur participation à Annapolis. “Nous espérons et nous attendons à ce que ces pays participent” à l'évènement, a indiqué Welch, pour leur mettre la pression. La Syrie a conditionné sa participation à Annapolis à l'inclusion dans les discussions de la question du plateau du Golan, conquis par Israël en 1967, annexé en 1981, et dont Damas réclame la restitution totale. La présence du ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, serait particulièrement significative, pour Washington, car l'Arabie Saoudite n'a jamais reconnu Israël et les responsables saoudiens n'ont jamais discuté en public avec des responsables du gouvernement israélien. K. ABDELKAMEL