Le meeting animé hier à Annaba par le secrétaire général du RND n'est pas passé inaperçu, loin s'en faut. Il y avait foule, en effet, dans la salle du théâtre régional Azzedine-Medjoubi pour écouter le discours de Ahmed Ouyahia. L'orateur, comme à son habitude, a usé d'un langage direct pour énumérer les carences des élus locaux et les vicissitudes que subit quotidiennement le citoyen. “L'Etat n'a jamais lésiné sur les moyens quand il s'était agi de décider de programmes destinés à améliorer les conditions de vie des citoyens. On ne peut lui imputer le malaise qui prévaut au niveau national. L'Algérien serait-il devenu un voyageur de passage dans son propre pays ?” s'interrogea-t-il. Critique, il a insisté sur les prérogatives de l'Assemblée communale et sur le rôle de “premier magistrat véritable” que doit jouer le maire dans sa circonscription électorale. “Magistrat” auquel il ne tolère aucun manquement malgré la difficulté de sa mission. “Nous n'acceptons aucune forme d'infantilisation ni de déresponsabilisation de nos représentants élus, il y va de la crédibilité de nos institutions”, a-t-il déclaré. Ouyahia n'a toutefois pas indiqué dans quelle mesure et surtout par quels moyens les élus peuvent contourner les textes officiels qui limitent les libertés d'action des Assemblées populaires. Plus généraliste, le secrétaire général du RND a passé en revue les secteurs au niveau desquels ces mêmes élus peuvent intervenir pour assurer bien-être et épanouissement à leurs administrés. Evoquant le problème du chômage, il dira que ce phénomène, qui touche de plus en plus de citoyens, n'est pas une fatalité. “Les représentants du peuple doivent s'impliquer davantage dans la politique de développement local en se rapprochant des investisseurs potentiels et en s'inquiétant sur le sort des entreprises étatiques ou privées, qui sont de plus en plus nombreuses à cesser leurs activités”. Mettant en exergue les potentialités que recèle la région de Annaba dans le domaine de l'agriculture, Ouyahia s'insurgera contre le fait que ce secteur souffre de léthargie, alors que les dizaines de milliers d'hectares de bonnes terres qui constituent la plaine de la Seybouse faisaient le bonheur des colons d'hier. Il signalera l'urgence d'un ressaisissement massif des élus pour asseoir un développement durable des communes et circonscriptions “avant qu'il ne soit trop tard, car les moyens que permettent les exportations de pétrole ne sont pas garantis pour la pérennité. Aujourd'hui, le prix du baril est à près de 100 dollars. Rien ne nous garantit qu'il sera à un tel prix en 2012. Ceci pour dire la nécessité d'agir positivement dans l'immédiat”. A. ALLIA