Jamais dans l'histoire de la Coordination de Bouira une réunion n'a retenu autant l'attention et les débats n'ont atteint une telle intensité comme ce fut le cas le week-end dernier, à M'chedallah, lors de la rencontre marathonienne à laquelle avait pris part l'ensemble des comités citoyens de la wilaya de Bouira, à l'exception de celui d'Aït Laâziz. Les points inscrits à l'ordre du jour de la rencontre, dont la pertinente question des dernières tractations entreprises avec le pouvoir et ses relais ainsi que les décisions urgentes à arrêter pour l'avenir du mouvement citoyen, constituaient l'essentiel des mobiles de la forte présence des délégués à ce conclave intercommunal. En effet, l'urgence d'éclaircir les choses et la gravité du contexte engendré par les nouvelles manœuvres du pouvoir et l'implication de certains représentants des archs, n'ont pas manqué de créer un climat houleux, à la limite du correct parfois, durant les deux longues journées qu'avait duré la réunion des délégués. Après la lecture des bilans des actions antérieures du mouvement et principalement la marche de la célébration du 20 Avril, la parole fut ensuite donnée aux nombreux animateurs du mouvement. Néanmoins, le tour de table qui devait permettre à chaque comité de se prononcer et d'apporter d'éventuelles propositions à inscrire n'a pas été respecté. Certains délégués, pressés d'en finir avec la question brûlante des “dialoguistes”, n'ont pas pu attendre que la parole leur soit donnée pour passer ce point en priorité. Au cours des débats, souvent contradictoires, voire houleux par moment, les délégués des différents comités avaient décidé d'exclure le délégué de Bechloul après que celui-ci eut reconnu les faits et la bavure qui lui ont été attribués par ses pairs. Une autre décision non moins grave a été également prise par les membres de la coordination à l'encontre du délégué d'Aït Laâziz qui fut exclu à son tour pour une maladresse, jugée gravissime, commise lors du dernier conclave intercommunal où le mis en cause n'a pas assisté à la minute de silence observée à la mémoire des victimes du Printemps noir, à la fin des travaux. Parmi les autres décisions retenues par les délégués figure la désignation d'une commission composée de deux comités, M'chedallah et Raffour, laquelle sera chargée de préparer l'avant-projet du règlement intérieur. Le document sera discuté et approuvé durant les travaux de la prochaine rencontre de la Coordination de Bouira. Revenant sur le semblant de conflit qui a lieu entre la presse locale et certains délégués de la coordination, les intervenants ont considéré le fait de s'attaquer aux correspondants demeure une maladresse à ne pas rééditer. En matière de perspective et d'actions à venir, les membres de la Coordination des comités citoyens de la wilaya de Bouira ont décidé que la journée du 28 avril sera décrétée journée nationale de la protestation. Cette date coïncide, faut-il le rappeler, avec la mort du jeune Amir Aïssa, première victime du Printemps noir à Bouira. Les discussions ont porté, en outre, sur l'édification d'une stèle à la mémoire de toutes les victimes du Printemps noir et de la démocratie. Cette question sera réexaminée au cours des travaux des prochaines rencontres de la coordination et ses membres auront à discuter sur le lieu et le moment. R. S.