La coordination de M'chedellah est arrivée à un consensus de mise en application. Lors de la réunion de M'Chedallah, les équivoques, les divergences ont laissé place à un consensus sur la mise en oeuvre de la plate-forme. La proposition du Chef du gouvernement, relayée par le président de le République depuis Sétif, invitant les archs à la table des négociations, fait déjà partie de l'histoire ancienne, les structures horizontales à la tête du mouvement n'arrivent pas à trouver définitivement un consensus. La situation qui a prévalu récemment dans la wilaya de Tizi Ouzou où le mouvement a failli se désintégrer, les perturbations qu'a enregistrées la coordination de la wilaya de Béjaïa sont les deux faits qui montrent que l'importance des enjeux conduit parfois à des situations risquées. A Bouira, le mouvement a, de tout temps, fait l'objet de tentatives de scission de la part d'éléments mal intentionnés. La division a certes prédominé, mais pas au point de disloquer la Cccw Bouira qui, malgré les diverses phases de turbulences, est restée soudée autour de la revendication mère : l'application de la plate-forme d'El-Kseur. Le conclave interwilayas de Raffour, le premier après la proposition d'Ahmed Ouyahia, avait fixé les conditions vitales à toute rencontre. Depuis, les délégués multiplient rencontre sur rencontre pour finaliser le document de mise en oeuvre de la plate-forme parce que le mouvement maintient que rien ne peut se faire en dehors de la plate-forme. Vendredi à M'Chedallah, s'est tenu le conclave de wilaya de la Cccw Bouira. Le premier point à l'ordre du jour a été l'évaluation de l'action menée contre la venue du président que les comités de M'Chedallah, Ivahlal, Raffour n'ont pas confortée. La présence du président d'honneur du conclave de Raffour, Ouchène, un entrepreneur notable de la région aux côtés de Bouteflika lors de cette brève visite est personnelle et n'engage en rien le mouvement. La partie la plus importante du temps a été réservée à la finalisation du document. Les trois points, objet d'une divergence sont, selon le délégué de Haïzer: l'indemnisation des victimes du Printemps noir, la réparation par le châtiment et la sanction des assassins et les revendications socio-démocratiques. Si les trois thèmes sont pris en charge par la plate-forme, les points soulevés dans les divers, eux, n'ont pas été prévus par le document d'El-Kseur. La levée de l'état de siège, la dissolution des partis islamistes...sont des points que le mouvement mettra en avant au même titre que les préalables édictés par le conclave de Raffour. S'agissant des rencontres préliminaires, les conclavistes sont unanimement d'accord pour refuser toute rencontre ou une quelconque concession. «Pas de contact sans la prise en charge des préalables et des incidences. La réponse du pouvoir à cette exigence permettra d'estimer concrètement sa volonté d'aller ou non au dialogue.» Lors de ce conclave, la Cccw Bouira a interpellé le comité de Saharadj qui est en absence irrégulière, alors que celui d'El-Esnam a décrété son autonomie. «Croire que la Cccwb est saine des luttes intestines qui visent la Cadc ou la Cicb c'est croire au père Noël. Dans les rangs de la coordination de Bouira, il y a des tentatives partisanes mais nous sommes arrivés à placer le débat hors de cette vision restreinte. Si, à Tizi Ouzou comme l'a rapporté la presse, c'est le FFS, à Béjaïa le RCD, à Bouira la situation est encore plus compliquée puisque la région a cette spécificité d'être un bouillon de culture et de divergences culturelles. Il y a de tout, voire du RND...Notre détermination est plus grande et notre militantisme est d'honneur», nous confia un représentant de Haïzer au conclave de M'Chedallah. L'enfant terrible de la région, Hakim Kacimi, lui, pense que «la voie du dialogue est prônée et se balise à condition que le pouvoir réponde à nos préalables. Les divergences actuelles entre tel et tel comité sont d'un second ordre, elles ne portent pas sur l'essentiel mais sur des détails qui ont toutefois leur importance. L'horizontalité du mouvement et son esprit démocratique nous ont amenés à accepter les avis contradictoires et à les discuter jusqu'à une conviction intime. Le mouvement est plus que jamais soudé et l'action menée par nos frères de Haïzer, Bouira...lors de la tentative de visite du président montre que la mobilisation est là et que rien ne se fera sans la plate-forme d'El-Kseur. Pour montrer que le dialogue proposé par Ouyahia n'est pas une manoeuvre électoraliste, le pouvoir a encore le temps pour répondre à nos conditions. S'il persiste dans son silence, cela voudra dire qu'il tente de gagner du temps, alors là, nous retournerons à la case départ.»