Branle-bas de combat sur la scène diplomatique moyen-orientale pour préparer la conférence d'Annapolis. Bien que le premier concerné, Israël, ait pris soin d'annoncer ne pas en attendre grand-chose, les autres parties s'agitent et se concertent dans l'espoir de voir enfin Washington faire pression sur l'Etat hébreu. Le leader palestinien, Mahmoud Abbas, devait essayer de convaincre le Premier ministre israélien Ehud Olmert, hier, lors d'une rencontre à Jérusalem, qu'il avait qualifiée de cruciale mais, en réalité, sans grande conviction quant à la réduction du fossé les séparant avant la réunion internationale, qui doit avoir lieu fin novembre à Annapolis dans le Maryland, pas loin de Washington. Les Israéliens continuent d'afficher leurs positions aux antipodes des réclamations palestiniennes ainsi que sur les questions-clés à la base d'un éventuel règlement arabo-israélien définitif. Le président Abbas qui veut que la colonisation cesse à 100%, la réouverture des bureaux palestiniens à Jérusalem et le retour des forces israéliennes à leurs positions d'avant le 28 septembre 2000, date du début de l'Intifadha, insiste pour que des termes de référence clairs soit établis pour le processus de paix, à savoir la Feuille de route, l'initiative de paix arabe et des résolutions internationales pertinentes. Alors que les Palestiniens veulent faire de la réunion un tremplin vers l'Etat auquel ils aspirent, Olmert n'arrête pas de réfréner leurs attentes. “Je conseille de ne pas exagérer l'importance de la réunion et créer des attentes excessives. Je ne voudrais pas non plus sous-estimer son importance vu que cette réunion est organisée par le président des Etats-Unis et les dirigeants des plus grandes nations du monde pour soutenir des négociations directes entre nous et les Palestiniens”, s'est contenté de déclarer le Premier ministre israélien à l'ouverture de sa réunion avec Abbas. Washington se propose de trouver un compromis pour ne pas avoir à cautionner deux déclarations distinctes. Olmert se rendra aujourd'hui en Egypte pour discuter avec le président Hosni Moubarak du contenu de la Conférence d'Annapolis. En fait, il s'agit de voir quels pays arabes participeront. Washington a annoncé que ne seront invités que les Etats “modérés”. Les pays arabes, a annoncé Ryiad, doivent se réunir jeudi pour arrêter une position commune sur leur participation. Washington, par la voix de Condoleezzza Rice, a d'ores et déjà annoncé que l'essentiel est que le dialogue reprenne ! Les Etats-Unis sont en campagne électorale pour la succession de Bush et ni les républicains ni les démocrates ne peuvent se mettre à dos le lobby juif. D. B.