Pour la deuxième année consécutive, le consul général d'Algérie à Paris, Abderrahmane Meziane Chérif, a honoré jeudi soir deux amis français qui ont fait le choix de se ranger aux côtés du FLN pendant la guerre de Libération. Il s'agit de Mme Rolande Girard, empêchée par une admission à l'hôpital de participer à la cérémonie, et de M. Paul-Louis Thirard, submergé par l'émotion au moment où l'avocat, Me Jacques Vergès, lui remettait la décoration. Ployant sous le poids de l'âge, M. Thirard a eu juste quelques mots pour dire en toute humilité que son engagement était naturel. “Elle et lui ne cessent d'affirmer n'avoir accompli que leur devoir vis-à-vis de la France des droits de l'homme et du peuple algérien dont ils s'étaient sentis solidaires”, a observé le consul général. “À une époque où il leur était plus aisé de se plier aux convenances, de préserver leur confort social et des carrières prometteuses, tous ces héros ont choisi un autre chemin, celui que leur dictait leur amour de la France, de la justice et de l'honneur”, cela “parfois au péril de leur vie et bien souvent de leur sécurité et de leur liberté”, a-t-il ajouté. Un des membres du collectif des avocats du FLN, Me Vergès, a résumé en deux mots le sens de cet engagement. “Nous sommes nés deux fois : la première en sortant des ventres de nos mères, la seconde en adhérant au FLN”, a-t-il dit. La commémoration du déclenchement de la guerre d'indépendance a été aussi marquée par le consul de Vitry-sur-Seine, Rachid Hadbi, avec un moment de forte communion. Dans une salle au décor très national, il a permis aux ressortissants algériens de sa circonscription de se retrouver l'espace d'une soirée agréablement agrémentée de musique algérienne. Un moment de communion mais aussi un acte de communication pour permettre aux ressortissants de rencontrer les responsables consulaires. Le consul de Bobigny, Belkheira Ben Bouali, devait aussi l'imiter samedi soir. Une manière de poursuivre un travail qui consiste à détruire l'idée que les consulats sont des citadelles inaccessibles. Y. KENZY