Des médecins spécialistes et des paramédicaux menacent de reconduire leur mouvement de protestation initié en octobre dernier dans le cas où la direction de tutelle n'accède pas à leurs revendications. Le secteur sanitaire de Frenda, à 40 bornes au sud-ouest de Tiaret, vit depuis un peu plus d'un mois au rythme d'une grande confusion ayant poussé le personnel médical et paramédical à brandir la menace de grève. En effet, après une action de ce genre, observée durant la première semaine du mois d'octobre dernier, apaisée par une rencontre de réconciliation entre les membres du bureau régional du conseil de l'ordre et de déontologie médicale et les cadres de la santé, les médecins spécialistes montent de nouveau au créneau. Ces derniers, munis de plusieurs copies des rapports remis auparavant à l'autorité hiérarchique, mettant en relief une série de récriminations, se sont présentés à notre bureau pour nous faire part de leur intention de se décharger de leur mission si la situation ne vient pas à connaître une issue. “Nous avons remis une demande de mutation collective aux services de la DSPRH car notre tâche devient insupportable au niveau du secteur sanitaire de Frenda qui est piloté par un responsable dont le comportement ne reflète en rien le poste occupé”, nous expliquait l'un d'eux. “Comportement injurieux et outrancier ainsi que manque de respect délibéré à l'égard de l'ensemble du personnel exerçant à l'hôpital”, est-il mentionné sur l'un des documents remis à notre bureau où il est précisé que même les malades ne sont pas épargnés par une telle attitude. “C'est à la fois humiliant et insultant de travailler dans de telles conditions”, a déclaré un autre médecin qui considère que ce mouvement pourrait en appeler d'autres si les responsables, notamment le conseil de l'ordre et de déontologie, campent sur la méthode organisationnelle connue jusque-là au sein de cette structure. Pour sa part, le directeur du secteur sanitaire n'a pas été avec le dos de la cuillère pour qualifier ce mouvement de manipulation pure et simple dirigée à partir de l'extérieur, voire par une main extrahospitalière. “Tout ce qui vous a été raconté est quasiment faux et je suis prêt à confronter ces médecins devant le premier responsable de la wilaya”, enchaînait-il, affichant une telle indignation de voir certains cadres cautionner l'idée d'une accalmie vécue au sein de ce secteur. Néanmoins, la situation s'apprête, pour l'heure, à une confusion plus dégradante pour peu que le DSPRH vienne mettre la main à la pâte et trouver un consensus véritable pour l'intérêt de ce secteur sanitaire et pour celui du malade. Dès lors, la question de l'ouverture de véritables négociations est plus que jamais au centre des débats au sein de la direction de la santé où le premier responsable de ce département semble prendre au sérieux le dossier afin de solutionner définitivement cette pétaudière que l'on croyait bannie après tant d'années de désordre et de confusion. R. SALEM