Les paramédicaux affiliés au syndicat des paramédicaux ont tenu, mercredi dernier, un mouvement de protestation pour remettre sur le tapis leurs revendications socioprofessionnelles et demander carrément le départ du directeur du secteur. Face à l'indifférence de l'administration quant à la satisfaction de leurs multiples doléances socioprofessionnelles, à savoir principalement l'octroi de la prime de performance, de la prime de scolarité, des frais de mission ainsi que l'ouverture du dialogue entre le directeur et les travailleurs et l'arrêt des décisions et sanctions arbitraires, les paramédicaux du secteur sanitaire de Tiaret, affilés au Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) ont opéré, mercredi dernier, par un mouvement de protestation synonyme d'un préavis de grève. Annoncée la veille par correspondance adressée à l'ensemble des autorités locales, cette action se voulait une aubaine pour les paramédicaux de déballer tout ce qu'ils avaient sur le cœur en insistant sur le départ sans appel du directeur du secteur sanitaire indiqué comme principal responsable de la calamité que connaît depuis longtemps cette institution. “Le SAP a décidé, après une très longue patience, de réagir sagement et avec célérité afin d'éviter toute perturbation ou dysfonctionnement des services, par cette action qui ne sera pas la dernière si l'on ne vient pas à prendre nos revendications au sérieux”, a déclaré M. Rezgaoui, président de cette section syndicale. Et d'ajouter : “Les multiples scandales qui ont ébranlé la famille paramédicale mettent aujourd'hui à nu l'usurpation outrageuse d'un statut extra-professionnel par ce responsable qui ne recourt qu'aux règlements de compte et aux sanctions arbitraires comme c'est le cas de Bousria dont la suspension relève d'une injustice pure et simple.” Dès lors, les différents intervenants qui se sont succédé ont estimé que la répression et les démonstrations de force ne sauraient être un moyen efficace pour le règlement d'une carence quelconque en précisant que seul le dialogue pourrait trouver le salut dans toute situation dégradante. Considérant que ce mouvement touche aussi le cadre de vie du malade, une infirmière n'a pas hésité de fulminer du milieu de la foule que les hospitalisés sont parfois contraints à ramener leur literie de chez eux alors que le magasin en déborde. Dans ce contexte, un syndicaliste a révélé qu'à défaut d'acquérir des accessoires utiles aux services, la direction du secteur sanitaire a jeté son dévolu sur un matériel informatique dont la qualité est douteuse. Cependant, cette confusion a atteint des proportions dignes d'un univers kafkaïen. C'est peut-être exagéré mais que dire quand une structure pareille se permet certains luxes alors que les infirmiers ne possèdent même pas de blouses ? Pour sa part, le directeur du secteur sanitaire se dira étonné par de telles déclarations, niant tout en bloc. Dans un document dont nous gardons une copie, ce dernier a souligné : “Ce syndicat est non représentatif au sein du secteur sanitaire de Tiaret. Pour preuve, les participants à ce mouvement n'ont pas atteint une centaine, alors que l'effectif des paramédicaux est de 760.” S'agissant des primes réclamées, le docteur Belkhir affirmera que 10 millions de DA sont déboursés pour la régularisation des primes de performance et que les frais de mission sont honorés à 80%. Concernant le retard accusé quant au versement des primes de scolarité, il l'expliquera par la non-remise de certains des certificats de scolarité de leurs enfants. Toutefois, un paradoxe de taille s'illustre par ce document exhibé par le directeur émanant du SAT qui, lui, avouait en date du 13 décembre 2005, toute leur reconnaissance pour son geste expliquant la régularisation de la prime de performance. Par ailleurs, ce dernier a déclaré avoir tenu quatre réunions en l'espace d'un mois avec les représentants des travailleurs avant de conclure que seuls trois éléments cherchent à accaparer la masse en “s'auto-légitimant” la présidence du bureau du SAP à Tiaret. “Il s'agit tout simplement d'une action menée par ceux qui cherchent à sacrifier la structure sanitaire sur l'autel des intérêts bassement matérialistes et individualistes”, avait-il conclu. Une chose est sûre : l'épilogue des convulsions au sein du secteur sanitaire de Tiaret n'est guère proche dans la mesure où trop d'enjeux semblent l'éloigner. R. SALEM