Le président nigérien Mamadou Tandja a prolongé de trois mois l'état de mise en garde qui renforce depuis août les pouvoirs de l'armée et de la police dans le nord du pays, théâtre d'affrontements avec des rebelles touaregs. Cela en raison de la persistance de l'insécurité, notamment avec l'utilisation d'explosifs de mines antichars et antipersonnel sur les principaux axes routiers. Les autorités d'Agadez ont déploré une recrudescence d'actes de terreur sur les routes de la région, principalement entre Agadez, la capitale régionale, et la cité minière (uranium) d'Arlit. Le trajet est parsemé de garnisons militaires jusqu'aux montagnes de l'Aïr, fief des rebelles touaregs. Ces mines ont compromis la saison touristique et empêchent les ravitaillements de certaines zones qui sont victimes de pénurie de vivres. Depuis février, le Nord est en proie à une rébellion menée par le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), qui réclame une meilleure insertion des Touaregs dans l'armée, les corps paramilitaires et une meilleure répartition des richesses. Le Nord qui renferme de l'uranium deviendra une zone pétrolifère avec d'importantes découvertes à la frontière ave la Libye. Le MNJ détient toujours une trentaine de soldats capturés lors d'une attaque contre un poste militaire le 22 juin, attaque qui avait fait 13 tués selon un bilan officiel. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Onu ont exprimé leur solidarité avec les autorités nigériennes dans leur lutte contre la rébellion. Le président de la Commission de la Cédéao, Mohamed Ibn Chambas, et le général Lamine Cissé, représentant spécial du secrétaire général de l'Onu en Afrique de l'Ouest, ont exprimé ces soutiens au président Mamadou Tandja. “La Cédéao s'est dit très concernée par la situation au nord du Niger, où l'on voit des actes de terrorisme et de banditisme”, a déclaré Ibn Chambas qui a promis l'aide nécessaire à Niamey pour défendre sa souveraineté et renforcer sa stabilité. Tandja, confronté à une nouvelle rébellion, refuse toute négociation avec les combattants touaregs et attribue l'insécurité dans le Nord à de simples bandits armés. D. B.