Le 15 avril 1995 étaient paraphés à Ouagadougou les accords établissant une paix censée être définitive entre le gouvernement du Niger et l'Organisation de la résistance armée. Leur signature solennelle, à Niamey, le 24 avril 1995, ramènera en effet pour un certain temps la paix dans cette partie du continent. Mais, douze ans après, en février 2007 exactement, les rebelles nigériens reprenaient les armes. Depuis, le pays est devenu un théâtre d'affrontements entre l'armée régulière et les rebelles du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). Pour ce, Le président du Niger Mamadou Tandja a reconduit par décret pour trois mois l'état de “mise en garde” renforçant les pouvoirs de l'armée dans le nord du pays, théâtre d'affrontements entre l'armée et les rebelles touareg, a annoncé hier, la radio publique. “La mise en garde proclamée dans la région d'Agadez est reconduite pour trois mois à compter du 24 février 2008”, précise un communiqué officiel. Cette “mise en garde” avait été décrétée pour trois mois le 24 août 2007 et reconduite pour la même durée le 24 novembre, du fait de l'escalade de la violence dans la zone du conflit. Selon les autorités d'Agadez, la capitale provinciale du nord, la mesure permet à l'armée de “mieux gérer l'insécurité ambiante dans la zone”, face aux attaques des (MNJ). Après l'instauration de la “mise en garde”, Amnesty international et Human Rights Watch avaient dénoncé un “nombre croissant d'exécutions extrajudiciaires de civils par l'armée” et demandé aux autorités et aux rebelles de respecter les civils. Les autorités avaient rejeté ces accusations en les qualifiant de “purs ragots portant atteinte à la dignité et à l'honneur du Niger”. Le MNJ affirme se battre pour une meilleure répartition au profit des communautés touareg des richesses de la région, essentiellement l'uranium, mais Niamey refuse de négocier avec ses chefs qu'il qualifie de “bandits” et “trafiquants de drogue”. Rhissa Ag Boula, chef historique de la révolte touareg des années 1990, réfugié à Paris, a récemment promis une “bataille de l'uranium” contre le groupe français Areva qui va bientôt exploiter un nouveau site géant à Imouraren, en pleine zone touareg. Areva exploite depuis 40 ans l'uranium dans la région d'Agadez. DJAZIA SAFTA/AGENCES.