Les Touareg armés qui contrôlent le nord du Niger ne comptent pas, semble-t-il, abandonner le vocabulaire de guerre. D'une mise en garde à une autre, les Touareg armés nigériens qui activent sur la bande sahélienne semblent choisir définitivement la logique de guerre contre le gouvernement de Niamey. Dans un dernier communiqué diffusé par le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), les rebelles touareg ont exclu derechef toute tentative de paix avec le gouvernement de Tandja Mamadou. Ce dernier, pour rappel, avait essayé de trouver un terrain d'entente avec les rebelles en sollicitant une médiation algérienne, telle que celle ayant eu lieu avec la rébellion targuie de Kidal au nord du Mali. «Dorénavant Tandja et son gouvernement n'étant plus représentatifs des aspirations profondes du peuple nigérien, le MNJ se trouve devant l'obligation de ne plus les considérer comme des interlocuteurs valables», lit-on dans le dernier communiqué rendu public par le MNJ. Les Touareg armés qui contrôlent le nord du Niger ne comptent pas, semble-t-il, abandonner le vocabulaire de guerre car durant la semaine écoulée, soit deux jours après les attaques meurtrières perpétrées à Agadez, les Touareg nigériens ont opté pour la menace à travers des mises en garde contre le gouvernement de Tandja, mais aussi contre «toute ingérence étrangère». «Le MNJ attire l'attention des pays amis du Niger de ne pas s'immiscer dans la politique intérieure du pays, à défaut de prôner la paix», lit-on aussi dans un précédent communiqué. Les Touareg du Niger ouvrent ainsi une période d'incertitude dans la région, et on se demande s'ils en mesurent les retombées qu'elle peut avoir sur le pays. De ce fait, la situation risque de mal tourner car les Touareg ont toujours usé de la violence après la phase des menaces, ce qui risque de compliquer la donne sécuritaire sur la bande sahélienne et non loin de la frontière algérienne. Lors d'un dernier assaut, au moins deux civils ont été tués, il y a de cela une semaine, lorsque les rebelles armés du MNJ ont perpétré deux attaques à Agadez. Cette fois-ci encore, une seconde menace vient d'être brandie à l'encontre des autorités nigériennes. «Devant cette paralysie politique, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) fort de la justesse de ses revendications qui sont celles de l'ensemble des populations nigériennes, informe l'opinion nationale et internationale qu'il n'a désormais besoin d'aucune caution ni de Tandja ni de son gouvernement pour agir au nom du peuple nigérien pour le restaurer dans ses droits bafoués», lit-on également dans le même communiqué. Les Touareg armés du Niger rejettent, dans la foulée, toute idée d'un complot externe supposé par l'armée nigérienne. Il faut rappeler qu'Areva, groupe nucléaire français qui exploite les gisements d'uranium nigérien depuis 40 ans, ainsi que la Libye avaient été accusés au départ d'avoir financé les rebelles touareg du MNJ. L'armée nigérienne, rappellle-t-on, est allée jusqu'à impliquer «une main étrangère» dans cette affaire au moment où le président Mamadou Tandja, se voulant apaisant, privilégiait une médiation algérienne. Le MNJ, mentionne-t-on dans un précédent document, revendique «une juste et équitable répartition des retombées des ressources du sous-sol de notre pays, droit inaliénable, que le pouvoir central de Niamey a longtemps dénié aux populations nigériennes». Reste le fait que le MNJ demeure une organisation parfaitement anonyme dont aucun responsable ne s'est identifié et dont les revendications, aussi légitimes soient-elles, ne justifient pas pour autant le recours à la violence dans un pays considéré comme l'un des plus pauvres du monde malgré les richesses minières de son sol, à commencer par ses mines d'uranium, épuisées par les multinationales, notamment françaises, sans profit pour ce peuple et la nation nigérienne. Aussi, les tenants et aboutissants de cette rébellion sont-ils sans doute à rechercher ailleurs.