Le président vénézuélien Hugo Chavez a haussé le ton à l'approche du référendum sur sa réforme constitutionnelle le 2 décembre, avertissant ses détracteurs que quiconque votera contre sera considéré comme traître ! Celui qui dit qu'il soutient Chavez et qui vote non est un traître, un vrai traître, il est contre moi, contre la révolution et contre le peuple, a-t-il martelé devant les représentants de comités locaux de la mouvance chaviste. Les amendements constitutionnels incluent la possibilité pour Chavez de se transformer en Président à vie. Si vous le voulez, si vous approuvez le référendum, je resterai aussi longtemps que Dieu le veut, jusqu'à ce que le dernier os de mon squelette se dessèche, a-t-il assuré lui-même. Chavez, qui ne pourrait se représenter dans cinq ans si sa réforme est rejetée, montre ses crocs depuis la défection récente de plusieurs ex-alliés, comme l'ancien ministre de la Défense Raul Baduel, qui qualifie sa réforme de coup d'Etat. Les critiques avertissent que le Président tente de s'arroger plus de pouvoir et de rester Président à vie, comme son allié Fidel Castro, le leader cubain que Chavez n'hésite pas à citer en exemple. Chavez affirme, de son côté, qu'il restera au pouvoir aussi longtemps que les Vénézuéliens le souhaiteront. Si le référendum n'est pas approuvé, le pays fera un saut en parachute dans cinq ans, a-t-il menacé. Le président vénézuélien qui rêve de réinstaurer le socialisme en Amérique latine s'est également pris au clergé catholique qui s'inquiète de l'étendue des pouvoirs du chef de l'Etat si les réformes sont adoptées, et aux grands patrons, qui s'inquiètent pour leurs possessions. “Vous êtes le diable, les défenseurs des intérêts les plus pourris. Vous n'êtes qu'une bande de vrais clochards”, a-t-il lancé au clergé, traitant le cardinal Jorge Urosa Savino, plus haut représentant du Vatican au Venezuela, de criminel éhonté. D. B.