La campagne pour les élections communales et de wilaya touche à sa fin. En effet, lors de son meeting organisé hier à la salle omnisports d'El-Biar, le leader du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a dressé un tableau noir de la situation politique actuelle du pays. Le président du RCD devant une salle presque pleine s'en est violemment pris aux différents gouvernements qui se sont succédé depuis l'Indépendance, les accusant d'être à l'origine de la longue crise qui ronge le pays. Ne s'arrêtant pas là, il affirme que cette crise cause du tort non seulement à la population algérienne, ainsi qu'à l'image du pays à l'étranger. “Le seul classement international dans lequel l'Algérie figure en première place, c'est bien celui qui traite de la corruption”, dira-t-il devant une assistance scandant “Djazaïr hora démocratia” sur fond de youyous. Saïd Sadi enchaînera sur une comparaison avec nos voisins marocains et tunisiens. “Le terrorisme a tenté d'activer au Maroc comme en Tunisie, mais il s'est trouvé face à des Etats forts, ce n'est qu'en Algérie que Al-Qaïda a pu avoir une base parce que l'Etat et les dirigeants n'étaient pas là pour l'en empêcher”, a-t-il ajouté. En outre, Sadi accuse les dirigeants d'avoir usurpé le pouvoir. “Il y a dans ce pays un malentendu historique, les différents gouvernements ont agi tout comme les Français, voire même pire, nous n'acceptons pas ça car il y a une grande différence entre le crime commis par la France et le vol du pouvoir”, a-t-il martelé devant ses nombreux sympathisants. Pour appuyer ses dires, le conférencier citera l'affaire Khalifa comme exemple de la faillite du pouvoir. Selon le leader du RCD, les dirigeants actuels alimentent le régionalisme dont ils font une stratégie de gouvernance. “Le régionalisme et le tribalisme sont la stratégie politique du pays ; 13 ministres sont originaires d'un même village, n'y a-t-il pas donc d'autres villages en Algérie ?” s'est-il interrogé. Le président du RCD n'a pas manqué de revenir sur les problèmes rencontrés par sa formation et bien d'autres à chaque rendez-vous électoral. “Comme à chaque élection, un tirage au sort permet de chiffrer les bulletins de chaque parti. Or, lors du dernier tirage au sort, le parti majoritaire, le FLN, s'est retrouvé classé parmi les derniers. Le ministre de l'Intérieur en a décidé autrement en reclassant à sa manière les bulletins permettant au FLN d'occuper la première position, suivi par le RND et le HMS”, a-t-il ajouté. Il évoquera également un blocage dont son parti ferait l'objet. “Depuis 1997 jusqu'en 2007, le RCD n'a jamais pu dépasser le seuil des 19 députés à l'APN, alors qu'il en faut au moins 20 pour pouvoir faire des propositions. C'est le cas du FFS, un drôle de hasard”, a-t-il dit. Le président du RCD est revenu sur ses craintes quant à la fraude électorale, mais avant de conclure son meeting, Sadi a lancé un appel aux électeurs pour se rendre massivement aux urnes. Amina Hadjiat