Les experts estiment que notre pays est sur la bonne voie pour devenir membre à part entière de l'Organisation en 2004. Le prochain round des négociations pour l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce interviendra dans les prochaines semaines. La date n'est pas encore fixée. C'est ce qui a été annoncé par M. Hector Millan, conseiller principal à l'OMC. Le secrétariat de cette Organisation doit, à ce propos, consulter les autres membres pour arrêter une date d'une manière consensuelle. Le gouvernement est en train de suivre toutes les étapes indispensables à son adhésion. L'Exécutif doit à terme mettre en conformité la législation algérienne aux normes de l'OMC. La prochaine rencontre traitera essentiellement des offres de service et de marchandises. Le ministre du Commerce a tracé comme objectif une adhésion définitive, au plus tard en 2004. “Je pense que c'est faisable”, avouera M. Millan. Très optimiste, il ajoutera que l'Algérie “est sur la bonne voie pour concrétiser son objectif”. Actuellement, le processus, ont souligné les experts de l'OMC, au cours d'un séminaire organisé, hier, à l'hôtel Sheraton, devient de plus en plus complexe et difficile. L'une des difficultés auxquelles fait face l'Organi-sation a trait à l'érosion du traitement de la Nation la plus favorisée (NPF). Ce concept, appliqué au sein de l'OMC, est en fait une expression positive de la non-discrimination. C'est l'un des articles de l'ex-Gatt qui signifie une extension immédiate et inconditionnelle des avantages donnés à un autre membre. En d'autres termes, chaque membre réservera aux autres un traitement non moins favorable. Le constat établi par Mme Manuela Tortora, coordonnatrice du programme de diplomatie commerciale à la Cnuced, fait ainsi état d'une diminution accrue de l'intensité du traitement de la NPF. Les raisons évoquées par l'intervenante sont liées à la multiplication des schémas préférentiels pour les pays en développement (PED) et pour les pays moins avancés (PMA) au lieu d'un seul traitement spécial et différencié. A cela, il faut ajouter la prolifération d'accords sous-régionaux dans toutes les régions, notamment les accord Nord/Nord, Sud/Sud… Soit plus de 200 au total. Les accords bilatéraux ont également contribué à cet état de fait. Ce qui a fait dire à Mme Tortora que le “régime multilatéral de l'OMC se fragmente car la notion de NPF est de moins en moins prise en compte et qu'il existe de plus en plus de discriminations… “Par ailleurs, la libéralisation sur laquelle se sont engagés les pays industrialisés se poursuit mais s'arrête à des points sensibles tels que les crêtes tarifaires, les règles d'origine, les normes techniques… Les pays développés considèrent que la libéralisation qu'ils ont mise en œuvre pour l'accès aux marchés est, selon l'experte, quasiment à son maximum. Leurs intérêts se concentrent, souligne-t-elle, sur la dérégulation à l'intérieur des frontières. Ces pays estiment que ce sont les PED qui doivent libéraliser davantage leur accès aux marchés et leurs politiques internes. La Jordanie, qui a introduit sa demande d'adhésion, au temps du Gatt, est devenue membre à part entière en 2000. Selon son principal négociateur, M. Halaïka, le royaume hachémite a commencé par définir le cadre institutionnel puis les modes de négociations. Les transports, les télécommunications et la technologie, le tourisme sont, entre autres, les secteurs inscrits en priorité par le groupe de négociateurs. Reste à savoir si l'équipe de négociation sera au rendez-vous de l'année prochaine afin de voir enfin l'Algérie devenir membre de ce “vaste marché international”. B. K.